Gerhard Pfister: le président du PDC opposé à une reconnaissance de l'islam
Actuellement, il serait «aberrant» de reconnaître officiellement l’islam en Suisse, déclare Gerhard Pfister, président du Parti démocrate chrétien (PDC). Dans une interview accordée au quotidien alémanique Aargauer Zeitung du 6 novembre 2017, le politicien explique la ligne de son parti par rapport à cette religion.
Gerhard Pfister est reconnaissant à l’Union démocratique du centre (UDC) d’avoir lancé le débat sur l’islam. Ce parti a «réalisé qu’il n’était pas suffisant de traiter de l’islam uniquement par le biais de l’asile ou des réfugiés». Il rappelle que le PDC rédige actuellement un document sur la question de l’islam en Suisse. Le texte devrait principalement définir la meilleure façon de défendre l’Etat de droit et de maintenir la paix sociale face aux défis posés par les nouvelles cultures et les nouvelles revendications. Le document doit notamment traiter des mariages forcés.
Gerhard Pfister met en avant l’ampleur de cette problématique, en faisant état de chiffres «effrayants». Il rappelle les statistiques exposées il y a quelques jours par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, d’après lesquelles les cas augmentent dans les communautés de migrants d’Afghanistan et de Syrie. Il assure que le PDC met tout en œuvre pour faire respecter l’interdiction de telles pratiques.
«Le voile intégral est incompatible avec les valeurs de notre société»
Gerhard Pfister assure en outre qu’une majorité de membres de son parti sont favorables à une interdiction du voile intégral. Il confie lui-même souscrire à une telle mesure. «Le voile intégral est pour moi incompatible avec les valeurs de notre société».
Il ne voit également aucune raison de supprimer les crèches, les chants de Noël ou les crucifix dans les écoles. «Tout cela appartient à notre tradition et doit être préservé», souligne-t-il. Le président du PDC considère également que les élèves musulmans ne devraient pas être exemptés de cours de natation. Les étudiants musulmans ne doivent en outre pas être dispensés de donner la main à une enseignante. «C’est le signe d’une intégration ratée, bien plus de la part des parents que des enfants», lance-t-il.
Plus de contrôle sur les prêches islamiques
Il faut également interdire la distribution de Corans dans la rue, estime le politicien. Un groupe dénommé «Lies!», qui effectue ce genre d’actions en Suisse alémanique, a déjà été l’objet d’interdictions. «On sait que ces groupes ont une attitude très ambivalente envers l’Etat de droit et la violence», commente-t-il.
Gerhard Pfister souhaite aussi que les mosquées soient transparentes sur leur financement et qu’un contrôle accru soit réalisé au niveau des contenus des prêches.
Finalement, le président du PDC estime qu’une reconnaissance officielle de l’islam par l’Etat n’entre pas en ligne de compte. «Aussi longtemps que de nombreux groupes musulmans ont une attitude peu claire envers notre Etat de droit, nos valeurs et l’utilisation de la violence, je considère comme absolument aberrant de faire de l’islam une religion officielle», martèle-t-il. (cath.ch/az/rz)