Inde: le pape crée deux nouveaux diocèses de rite syro-malabar
Le pape François a élargi le territoire de deux éparchies, ou diocèses, syro-malabares en Inde et en a érigé deux nouvelles, indique le Saint-Siège le 10 octobre 2017. En parallèle, le pontife a adressé une lettre aux évêques indiens pour expliquer sa volonté de donner plus de poids au rite syro-malabar dans le pays par rapport au rite latin.
Composée de 3’700’000 fidèles, l’Eglise catholique syro-malabare est une des Eglises catholiques orientales. Son berceau se situe dans la région de Kérala, dans le sud de l’Inde. Durant les cinq dernières décennies, des fidèles syro-malabars ont migré dans certains territoires de l’Inde septentrionale, où seul un évêque de rite latin exerce une juridiction.
C’est pour cette raison que le pontife a estimé que le moment était venu d’ériger des éparchies syro-malabares capables d’avoir juridiction sur tous les fidèles syro-malabars présents sur le territoire indien. Aussi bien en Kérala qu’au-delà. Une mesure selon lui, qui pourrait donner «plus d’énergie aux Eglises locales, dans leurs efforts pastoraux et missionnaires».
Dans sa lettre adressée aux évêque d’Inde, le pape François observe toutefois que dans d’autres situations similaires, où des chrétiens sont contraints de migrer, les juridictions «qui se chevauchent s’avèrent être un outil efficace». Elles permettent, explique-t-il, d’assurer la prise en charge pastorale des fidèles «dans le plein respect de leurs traditions ecclésiales».
Témoignages de communion
Le successeur de Pierre espère que cette décision sera accueillie avec un «esprit généreux et serein», même si, reconnaît-il, elle peut «motiver des appréhensions chez certains». De nombreux syro-malabars en effet, privés pendant des années de leur rite, sont désormais complétements immergés dans l’Eglise de rite latin. Cette décision, prévient cependant le pape François, ne doit pas être utilisée pour forcer les fidèles syro-malabars à délaisser leurs communautés de rite latin d’accueil.
La vie de l’Eglise catholique en Inde ne peut être isolement et séparation. Le pontife espère donc que la présence des différents rites sur un même territoire puissent donner lieu à de «beaux et vivifiants» témoignages de communion.
Quatre éparchies en Inde
Le pontife a étendu le territoire de deux éparchies existantes situées à l’extrême sud de l’Inde dans la zone traditionnelle syro-malabare. Il en a par ailleurs érigé deux nouvelles: l’éparchie d’Hosur, au sud-est du pays, dans la région du Tamil Nadu, et celle de Shamshabad, qui comprend tout le reste de l’Inde. A leur tête, le pape a également nommé deux évêques: Mgr Sebastian Joddy Pozholiparampil pour Hosur et Mgr Raphael Thattil pour Shamshabad.
Chacune de ces quatre éparchies, précise le pape dans sa lettre, seront confiées à l’archevêque majeur de Ernakulam-Angamaly, le cardinal George Alencherry, et au Synode de évêques de l’Eglise syro-malabare. (cath.ch/imedia/ah/gr)