Pour Mgr Büchel, l'interdiction de la burqa ne touche pas à la liberté religieuse

Pour Mgr Markus Büchel, évêque de St-Gall, une interdiction de couvrir son visage en public, notamment avec une burqa, ne constitue pas une violation de la liberté religieuse. Dans une émission de la radio alémanique SRF du 23 septembre 2017,  le prélat a rappelé que le Coran ne prévoit pas l’obligation du port du voile.

«En principe, toute religion a le droit de se déterminer elle-même sur les questions d’apparence», a déclaré Mgr Büchel. La dissimulation du visage n’est cependant pas ordonnée par le Coran, souligne-t-il. En conséquence, une personne qui vit dans une culture différente, doit adhérer aux principes de celle-ci. «Chez nous, les conventions veulent que les personnes soient reconnaissables à leur visage». Pour l’évêque de Saint-Gall, une telle obligation est également souhaitable en termes d’intégration.

Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), s’était prononcé début août, dans une interview au journal alémanique NZZ, contre une interdiction absolue du port de la burqa, au nom de la liberté religieuse. Il avait toutefois estimé que «pour des raisons de sécurité, le visage devrait être visible, quand une personne est en contact avec les autorités». Il avait également rappelé que la culture suisse reconnaît comme une valeur la disposition à montrer son visage.

La CES reste ouverte

En septembre 2016, la Conférence des évêques suisses (CES) ne s’était pas prononcée, en l’état, pour ou contre l’initiative populaire contre le port de la burqa. Elle avait cependant interprété la démarche comme «un signe d’insécurité à prendre au sérieux.» Les évêques avaient mis deux aspects dans la balance. Le premier étant celui de la liberté de religion. Telle qu’elle est garantie en Suisse, elle autorise le port de vêtements religieux et autres signes religieux dans l’espace public. Le second touchait à la sécurité. «Le type d’habillement ne doit pas empêcher d’être reconnu en tout temps, afin d’assurer la sécurité publique et une cohabitation pacifique», rappelait la CES.

Le 15 septembre dernier, le Réseau évangélique suisse (RES) et l’Alliance évangélique suisse (AES) ont estimé que l’interdiction de dissimuler son visage dans l’espace public en Suisse serait «acceptable».

Le 13 septembre, le Comité d’Egerkingen, mené par conseiller national UDC Walter Wobmann, a récolté les 100’000 signatures requises pour une votation populaire sur l’interdiction de la dissimulation du visage en public. Le scrutin devrait avoir lieu en 2019. (cath.ch/kath/sys/ag/rz)