Colombie: «Assumez de toutes vos forces de suivre le Christ», demande le pape aux fidèles
Pour son quatrième jour en Colombie, le pape François s’est rendu le 9 septembre 2017 à l’aéroport de Medellín où il a célébré une messe devant plus d’un million de personnes. Il a demandé aux fidèles de «grandir en audace, en courage évangélique».
On ne peut absolument pas s’approprier le message de l’Evangile, a affirmé le pape François: «l’Eglise n’est pas à nous, elle est à Dieu». Il est donc nécessaire d’aller vers «ceux qui ont faim, faim de Dieu, faim de dignité, même si pour certains cela semble dire se salir, se souiller».
On ne peut pas pas empêcher ou interdire la rencontre avec Dieu, a répété le successeur de Pierre. Il a illustré son propos par l’exemple de saint Pierre Claver – fêté ce jour-là – qui s’était consacré à la conversion et à la cause des esclaves de Carthagène des Indes. Le pape doit d’ailleurs se rendre dans sa maison-sanctuaire le 10 septembre.
Les disciples du Christ doivent regarder la réalité avec les yeux et le cœur de Jésus. Cela demande de grandir en audace, en courage évangélique et quitter les myopies héréditaires. Des disciples ainsi qui prennent des risques, agissent, s’engagent. «Assumez de toutes vos forces la sequela de Jésus!», a insisté le pontife romain. La sequela Christi est une expression latine employée pour désigner la marche à la suite du Christ, en écho à l’appel évangélique «Viens et suis-moi !» (Lc 18,20).
Se laisser secouer par l’Esprit Saint
Le chrétien ne doit donc pas être motivé par une habitude mais par «une expérience vivante de Dieu et de Son amour. Ce n’est donc pas simplement une doctrine, mais «l’expérience de la présence amicale du Seigneur et un apprentissage permanent par l’écoute de Sa Parole».
Et l’Eglise doit se laisser être «secouée par l’Esprit afin qu’elle quitte ses facilités et ses attachements». Le renouvellement ne doit pas être craint, même s’il demande sacrifice et courage, a admis le Souverain pontife.
Cet appel à «renouveler» sans cesse sa foi à une résonance particulière dans la région de Medellín. Il s’agit en effet historiquement de la région la plus catholique de Colombie, et de celle qui a le plus donné de vocations. En outre, la seule sainte colombienne, Mère Laura Montoya, est issue de cette région. Elle est la première sainte canonisée par le pape François après son élection, dès le 12 mai 2013.
Troisième visite d’un Souverain pontife
La messe de Medellín est d’ailleurs celle qui devrait compter le plus de participants de toute la visite apostolique. Selon les autorités locales, 1,2 million de personnes étaient présentes. Rassemblées sur la piste de l’aéroport de la ville, elles ont formé une langue étroite s’étendant à perte de vue. Là aussi, la plupart avaient attendu sur place toute la nuit, malgré une fine pluie continue. Et pour la troisième fois consécutive, le ciel s’est éclairci pour la célébration eucharistique.
La veille, la région rurale de Villavicencio avait offert une véritable fête populaire. A Medellín, la foule semblait nettement plus aisée et l’atmosphère était plus réservée. Néanmoins, un tonnerre d’applaudissement à retenti à l’arrivée du pontife, témoignant de la joie de la ville de recevoir pour la troisième fois un pape, après Paul VI en 1968 puis Jean Paul II en 1986.
La cérémonie a débuté avec plus de 45 minutes de retard. Le pape n’a en effet pu atterrir directement à Medellín puisque la messe se tenait sur la piste de l’aéroport. Il a donc atterri à Rionegro, à une cinquantaine de kilomètres. Mais en raison du manque de visibilité, il n’a pu prendre l’hélicoptère prévu et a dû venir par la route. (cath.ch/imedia/xln/bh)