L'affiche du "Cri des exclus" au Brésil
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Brésil : La CNBB pousse un «Cri des Exclus» très politique

Alors que le Brésil fête le 195e anniversaire de son indépendance, le 7 septembre correspond également à la désormais traditionnelle journée du  »Cri des exclus», regroupant, dans le cadre de plusieurs mobilisations, de très nombreuses entités de la société civile, y compris la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB).

Cette année encore, la journée du «Cri de Exclus» devrait mobiliser des milliers de personnes dans les grandes viles du pays. Slogan de cette nouvelle édition ? «Pour les droits et la Démocratie, la lutte est quotidienne ». L’occasion pour la Coordination nationale du «Cri des Exclus » d’attirer l’attention de la société sur «l’urgence de s’organiser pour une lutte populaire face à la conjoncture que vit le pays aujourd’hui.»

Lors d’une conférence de presse à Sao Paulo le 4 septembre, Mgr Angélico Sândalo Bernardino, évêque émérite de Blumenau (État de Santa Catarina- sud du Brésil)et représentant de la Commission épiscopale pastorale pour l’action sociale transformatrice de la CNBB, a souligné que cette journée intervenait dans un moment où «le pays vit une crise éthique et politique dont les gouvernants et les autorités sont responsables.»

«Le peuple dans la rue»

Pour le prélat «les parlementaires tournent le dos au peuple, n’entendent pas les cris de la population, en particulier de ceux qui vivent en marge de la société.»Il a également affirmé «la nécessité d’une transparence dans le fonctionnement de l’administration publique et la punition des personnes corrompues.» Il a enfin martelé que «le peuple doit de nouveau descendre dans la rue de manière consciente et organisée pour conquérir, défendre et garantir ses droits.»

Droits menacés

Un avis partagé par Mgr Guilherme Antônio Werlang, Évêque d’Ipameri (État de Goias, Centre du pays) «Nous vivons des temps difficiles. Les droits et les avancées démocratiques conquis lors de dernières décennies, au terme de mobilisations et de luttes, sont menacés. Les réformes du travail et de la sécurité sociale sont retirés aux travailleurs au profit des intérêts du marché. Le propre système démocratique est en crise, distant de la réalité vécue par la population. »

«Processus de construction collective »

Pour sa part, Karina Pereira da Silva, L’une des responsables de la coordination nationale du Cri des Exclus, a souligné que «ce mouvement s’affirmait chaque année d’avantage comme un processus de construction collective, de manière décentralisée.» Elle a également précisé que si la mobilisation du 7 septembre était importante, elle était le fruit de nombreuses actions et mobilisations préparatoires, telles que des audiences publiques, des séminaires, des veilles, célébrations et autres concours de rédaction sur des thèmes citoyens dans les écoles du pays.

Prière et de jeûne

Le 11 août dernier, la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) avait pour sa part invité les fidèles à une journée de prière et de jeûne, pour cette journée du 7 septembre 2017. Dans une lettre à tous les évêques brésiliens, Mgr Leonardo Steiner, secrétaire Général de la CNBB, avait indiqué que la journée de prière était une opportunité pour que s’unissent les chrétiens et les personnes de bonne volonté qui veulent un Brésil meilleur, plus fraternel et non divisé.

Un Cri poussé depuis 1995

L’initiative du «Cri des Exclus» a germé au sein de l’Église en 1995, pour approfondir le thème de la Campagne de Fraternité de cette année-là, pour répondre aux défis soulevés lors de la 2e semaine Sociale Brésilienne, réalisée en 1994. (cath.ch/jcg/mp)

L'affiche du «Cri des exclus» au Brésil
7 septembre 2017 | 12:10
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Brésil (392), CNBB (59)
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