Les milieux conservateurs fêtent Nicolas de Flüe
Les milieux conservateurs ont célébré la figure de Nicolas de Flüe, le 19 août 2017 au Flüeli-Ranft. Outre l’évêque de Coire, Mgr Vitus Huonder, et l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher, qui ont été les principaux orateurs de la journée, le conseiller fédéral UDC vaudois Guy Parmelin avait également fait le déplacement en Suisse centrale.
Après la cérémonie officielle du 600e anniversaire de Nicolas de Flüe le 30 avril à Sarnen (OW), en présence de la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, des représentants des cantons, des évêques suisses et de délégués des autres Eglises, c’était au tour des conservateurs de rendre hommage à la figure de l’ermite du Ranft.
L’association ‘La Suisse avec Frère Nicolas’ a convoqué ce rassemblement à Flüeli-Ranft, parce que le «Conseil fédéral n’a pas voulu d’une commémoration nationale. Ce qui est une honte», a souligné le conseiller national obwaldien UDC Peter Keller. Quelque 2’500 personnes ont fait le déplacement pour célébrer le patron de la Suisse. Selon les organisateurs, le but de la manifestation n’était pas de faire un show politique, mais une commémoration rappelant la signification de Frère Nicolas pour l’avenir d’une Suisse «indépendante, neutre, fédéraliste, libre et enracinée dans le christianisme.»
La cérémonie, sans célébration liturgique, a alterné les discours, plus ou moins religieux ou politiques, avec des intermèdes de musique traditionnelle jouées par l’orchestre de l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) et de scènes théâtrales filmées. Elle avait débuté par le chant complet des quatre strophes de l’hymne national suisse. L’ambiance était au rendez-vous: les orateurs ont été vivement applaudis par le public.
Pour Guy Parmelin, Nicolas doit servir de modèle
Nicolas de Flüe était un homme de Dieu, humble, doté d’une grande spiritualité et proche des siens, a souligné le ministre de la défense UDC Guy Parmelin dans son allocution en français. D’après le conseiller fédéral vaudois, ‘il doit nous servir de modèle’. Certainement qu’une partie de l’existence de Nicolas de Flüe a été idéalisée, mais il faut éviter que les jeunes générations pensent qu’il s’agit d’une légende. La figure de frère Nicolas reste centrale pour l’histoire de la Suisse.
Nicolas de Flüe, homme de Dieu
Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire, qui n’était pas présent à la célébration du 30 avril, a longuement évoqué durant près d’une heure, la figure de Nicolas de Flüe. Il a dressé le portrait de Frère Nicolas comme celui d’un homme de Dieu, notamment d’après le témoignage de son fils Hans. Cet homme de prière était un visionnaire, ascète, mystique, maître de la foi, messager de paix, contribuant à l’unité de la Confédération et de la chrétienté. S’il n’avait pas été là, ‘notre pays n’existerait guère’. Grâce à lui, la Confédération du XVe siècle a pu surmonter une grave crise et s’étendre géographiquement à la Suisse occidentale, a rappelé l’évêque de Coire.
Etre conscient de ses limites
L’ancien conseiller fédéral UDC Christoph Blocher a tenu un discours nettement plus politique, notamment autour de la fameuse citation attribué à Nicolas de Flüe: «N’élargissez pas trop la barrière». Pour lui le «management coaching» de Frère Nicolas est simple:»Tu dois toujours être conscient que tes forces, tes moyens et aussi ta sagesse sont limités.» L’ex-conseiller fédéral en a profité pour lancer quelques piques contre les parlementaires fédéraux favorables à l’Europe qui selon lui auraient oublié cette maxime et nuiraient ainsi à la Suisse. (cath.ch/ag/mp)