L’Eglise réformée vaudoise a célébré huit cérémonies de couples homosexuels
Lors de l’adoption du rite pour couples partenariés, certains membres des autorités ecclésiales craignaient que cela ne prête à confusion avec le mariage. La différenciation entre les deux rituels a été bien respectée, selon un rapport d’évaluation après trois ans.
Une en 2013, avant même que le synode (organe délibérant) n’adopte un règlement instituant une telle cérémonie, deux en 2014, trois en 2015, une en 2016 et une qui doit avoir eu lieu en juillet 2017. Au total, l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) a célébré huit «rites pour couples partenariés». Et quatre ministres sont en contact avec des couples pour de futures célébrations. C’est ce que l’on apprend en lisant le rapport après trois ans qui a été diffusé lors de la dernière session du synode.
Des chiffres faibles?
Des chiffres bien faibles? «En regard de la proportion moyenne de personnes homosexuelles dans la population et de la chute importante du nombre de demandes d’actes ecclésiastiques en général, le faible nombre de demandes n’est pas une surprise pour moi», répond le pasteur Olivier Favrod, coordinateur du Service vie communautaire et cultuelle de l’EERV.
Chacune de ces cérémonies a été présidée par un pasteur différent, précise le rapport, qui conclut que les recommandations du Conseil synodal (exécutif) ont été respectées à chaque fois. «Toutes les célébrations ont été préparées au cours de rencontres préparatoires et en respectant un calendrier établi sans précipitation», précise notamment le document. De même, «l’accumulation dans une même célébration de signes qui pourraient évoquer trop clairement le mariage et créer de la confusion» n’a pas été observée, selon les auteurs du rapport. Un échange d’alliance n’a eu lieu qu’une fois, et dans deux autres cas un autre bijou a été échangé. Une prière pour les partenaires a par contre été systématiquement prononcée.
Cérémonies discrètes
Quant à l’accueil dans les paroisses, le document précise qu’»en principe, le choix de l’église a pu être concrétisé». Mais il est quand même mentionné un cas où «les partenaires se sont vu refuser l’accès à deux églises. Ils n’ont pas souhaité frapper à d’autres portes et la célébration s’est déroulée dans une grange». L’un des pasteurs confrontés à un refus explique: «les présidents de conseil paroissial étaient accueillants, mais craignaient les réactions des fidèles. Ainsi, on nous a proposé une chapelle plus discrète que le temple demandé qui se trouvait au milieu du village». Ce ministre précise toutefois que «ce lieu avait un sens symbolique pour le couple, mais ni l’un ni l’autre n’étaient du lieu. Les choses se seraient probablement passées différemment si le couple avait été connu de la paroisse». (cath.ch/protest/rz)