Retour sur… un pape incontournable pour la diplomatie internationale

Donald Trump, Vladimir Poutine, Emmanuel Macron, chefs d’Etats européens: nombreux sont les responsables politiques à s’être tournés vers le pape François au cours de cette cinquième année de pontificat. Le successeur de Pierre s’est ainsi placé comme un acteur incontournable des relations internationales.

L’une des rencontres parmi les plus importantes de ces douze derniers mois a été avec le nouveau président américain Donald Trump, le 24 mai 2017. Une audience particulièrement attendue du fait des divergences entre les deux hommes sur un certain nombre de sujets. Parmi lesquels la question des migrants, abordée notamment lors de leur face-à-face.

Le communiqué du Saint-Siège faisant état de la rencontre avait ainsi indiqué «espérer une sereine collaboration» entre le gouvernement américain et l’Eglise catholique sur les questions de santé, d’éducation, et sur l’assistance aux immigrants. Sur ce dernier point, la majeure partie de l’épiscopat américain s’était montrée très critique contre les choix de Donald Trump, en particulier celui de terminer la construction d’un mur de séparation entre les Etats-Unis et le Mexique.

Melania Trump au Bambino Gesù

Si les deux chefs d’Etat avaient d’abord semblé tendus, les échanges d’une durée de 50 minutes, se sont avérés ensuite plus cordiaux. Le Vatican s’est ainsi félicité de «l’engagement commun en faveur de la vie et de la liberté religieuse et de conscience». Depuis son élection, le président Trump a en effet pris plusieurs mesures en ce sens, en soutenant notamment la Marche pour la vie aux Etats-Unis.

Autre terrain d’entente, la protection des chrétiens d’Orient a été soulignée «de façon particulière». Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises vouloir en faire une priorité de son mandat présidentiel.

En parallèle de cette rencontre, le président américain a tenu à envoyer des signaux positifs en direction du Saint-Siège. Son épouse Melania Trump, s’est rendue à l’hôpital du Bambino Gesù, propriété du Saint-Siège, tandis que sa fille, Ivanka, a rencontré la communauté Sant’Egidio, très investie dans l’accueil des migrants.

«L’Union européenne est appelée se remettre en cause»

L’autre rencontre d’envergure au cours des derniers mois a été avec les chefs d’Etats et de gouvernements des Etats membres de l’Union européenne au Vatican, le 24 mars 2017.

A l’occasion des 60 ans de la signature du Traité de Rome instituant la Communauté économique européenne, le pape François a exhorté les responsables européens à s’ouvrir au «sens de l’éternel» et au monde, afin de «retrouver l’espérance». «L’Union européenne est appelée à se remettre en cause», a expliqué le successeur de Pierre, car elle ne peut être seulement un «ensemble de règles à observer».

«L’Europe a un patrimoine idéal et spirituel unique au monde qui mérite d’être reproposé avec passion et une fraîcheur renouvelée», a encore affirmé le pape François le 11 juillet 2017 sur son compte Twitter à l’occasion de la saint Benoît, patron de l’Europe.

Un appel téléphonique de Vladimir Poutine

La relation avec le pape François revêt aussi une importance pour le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier a appelé le 17 décembre 2016 le pontife pour son 80e anniversaire. La conversation a duré 25 minutes et porté sur la situation dans le monde.

De manière générale, les relations bilatérales entre le Saint-Siège et la Russie sont excellentes, a déclaré Alexandre Avdeïev, ambassadeur russe près le Saint-Siège à l’agence I.MEDIA en février dernier. Le diplomate russe a estimé qu’une visite du pape en Russie était «tout à fait imaginable».

Si un voyage du pape n’est toutefois pas encore au programme, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, se rendra pour sa part en Russie au mois d’août prochain. Il y rencontrera Vladimir Poutine ainsi que le chef de l’Eglise orthodoxe russe Cyrille 1er.

Convergences écologiques avec le président français

Le 2 juin dernier, c’est au tour du nouveau président français, Emmanuel Macron de s’entretenir pendant une dizaine de minutes avec le pape François par téléphone. Les deux hommes ont ainsi abordé les questions liées au changement climatique et aux migrants.

Emmanuel Macron a «remercié le pape François pour son action avant et pendant la COP21 et sa mobilisation en faveur de l’accord de Paris», au lendemain de l’annonce par Donald Trump du retrait des Etats-Unis de cet accord.

Les deux dirigeants se sont alors «mis d’accord pour échanger sur les initiatives qui seront prises dans les semaines qui viennent en faveur du climat», a indiqué l’Elysée. (cath.ch/imedia/ah/rz)