Mgr Petros Mouche, archevêque syro-catholique de Mossoul, constate les dégâts dans une église (photo AED)
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Mgr Petros Mouche: «La libération de Mossoul est un espoir»

Pour l’archevêque syro-catholique de Mossoul, il est trop tôt pour dire si les chrétiens pourront réintégrer la ville après la victoire sur l’Etat islamique au début juillet 2017. Mgr Petros Mouche voit cependant un signe d’espoir dans la libération de la deuxième ville d’Irak.

Malgré les destructions immenses, la libération de Moussoul est une grande joie pour nous les syro-catholiques d’Irak, a expliqué Mgr Petros Bouche à Aide à l’Eglise en détresse. Pour le prélat, le retour des chrétiens risque cependant de demander plusieurs années. Ils reviennent de temps en temps pour voir leur maison et leurs biens, mais actuellement ils ne peuvent pas se réinstaller durablement à Mossoul.

Par contre, il est désormais possible pour les chrétiens de rentrer dans les villages de la plaine de Ninive, au Nord de Mossoul. Quelques familles se sont réinstallées. Certains ont trouvé du travail, d’autres ont ouvert des commerces ou des restaurants. Mais ils ont besoin de beaucoup de courage, car ils doivent tout reprendre à zéro.

Apprendre à vivre en paix

Pour l’évêque, la lutte contre le terrorisme islamiste reste un des plus grands défis. Il s’agit de changer les mentalités autour de l’idée que la guerre n’est pas une solution. «Nous avons toujours vécu ensemble et il n’y avait pas de problème», explique-t-il. Dans ce sens, ces événements représentent aussi un espoir et une chance pour que les hommes réapprennent à vivre ensemble. «Nous en avons assez de la guerre. Depuis 1958, nous avons eu guerre sur guerre en Irak. Nous devons apprendre à vivre en paix.»


35 millions de francs d’Aide à l’Eglise en détresse

Le défi de la reconstruction pour les chrétiens de la Plaine de Ninive et de Mossoul est énorme. Aujourd’hui 14’000 familles de la région, soit 90’000 personnes sont réfugiées à Erbil, la capitale du Kurdistan d’Irak. 13’000 maisons doivent être reconstruites. Les infrastructures, routes, eau, électricité, écoles hôpitaux doivent être rétablies. Il faut également des aides matérielles et financières pour permettre aux gens de rentrer dans leur village. Mais le principal enjeu reste celui de la sécurité notamment à cause des luttes de pouvoir et des conflits entre les factions et les partis politiques irakiens et kurdes. Aide à l’Eglise en détresse, entre autres, a déjà consacré 35 millions de francs pour l’aide aux réfugiés dans le nord de l’Irak. (cath.ch/com/mp)

 

Mgr Petros Mouche, archevêque syro-catholique de Mossoul, constate les dégâts dans une église (photo AED)
21 juillet 2017 | 15:35
par Maurice Page
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