Le pape ouvre la première porte sainte de l'Année de la miséricorde (Photo: AP Andrew Medichini/Keystone)
Vatican

Un Jubilé de la Miséricorde qui se poursuit après sa clôture

Le 20 novembre 2016, le pape François clôturait le Jubilé extraordinaire de la miséricorde en refermant les battants de la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre au Vatican. Si cela marquait la fin de l’Année sainte, certaines des décisions prises pendant celle-ci ont vocation à perdurer.

Un des points les plus forts du jubilé a certainement été le pèlerinage à Rome mi-novembre 2016 de près de 3500 personnes pauvres, accompagnées par l’association Fratello. Les recevant salle Paul VI, le pape les avait invitées à être «des artisans de paix», car les pauvres ne font pas la guerre. Deux jours plus tard, célébrant la messe à Saint-Pierre pour eux, il avait expliqué que les pauvres sont la «vraie richesse» de l’Eglise, parce qu’ils détournent de «l’esprit du monde».

Ce pèlerinage avait aussi donné au pape l’intuition de créer une Journée mondiale annuelle des pauvres. «Ce sera la meilleure préparation pour vivre la solennité de Notre Seigneur Jésus Christ, Roi de l’Univers, qui s’est identifié aux petits et aux pauvres et qui nous jugera sur les œuvres de miséricorde», explique-t-il dans sa lettre apostolique Misera et misericordia, publiée au lendemain de la fin du Jubilé.

Cette journée se tiendra désormais tous les ans l’avant-dernier dimanche de l’année liturgique. Pour la première édition – le 19 novembre 2017 – le pape célébrera la messe sur la place Saint-Pierre avant de déjeuner avec «au moins 500 pauvres».

Miséricorde pour absoudre le péché de l’avortement

Pendant cette année, la réalité de la miséricorde promue par le pape s’est aussi dirigée vers une autre forme de pauvreté : les femmes ayant avorté. Depuis le Jubilé, tous les prêtres peuvent absoudre le péché d’avortement, alors qu’auparavant ils devaient en référer à l’évêque, seul dépositaire de cette faculté.

Dans Misera et misericordia, le 266e pape expliquait avoir pris cette décision pour affirmer «qu’il n’existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un cœur contrit qui demande à être réconcilié avec le Père». Ce péché reste néanmoins «grave» et l’excommunication latae sententiae – de fait – demeure.

Miséricorde envers les prêtres de la FSSPX

Enfin, une tout autre périphérie a été au cœur de l’attention du pape avec le Jubilé de la miséricorde, et même au-delà : les prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX). A l’occasion du Jubilé, le pape François avait déjà concédé la possibilité aux fidèles de la Fraternité de recevoir «validement et licitement» le sacrement de confession de la part de ses prêtres. Cette possibilité a ensuite été étendue sine die.

En mars dernier, cette reconnaissance des sacrements administrés par des prêtres lefebvristes a encore été poursuivie. Ceux-ci peuvent désormais recevoir «avec l’accord de l’évêque du lieu» le consentement des époux lors d’un mariage. Cette disposition a été bien accueillie par les supérieurs de la Fraternité, Mgr Bernard Fellay en premier lieu, mais semble être moins comprise par ses prêtres, qui devront désormais s’adresser aux évêques diocésains.

Quoi qu’il en soit, cette reconnaissance du rôle sacramentel des prêtres de la FSSPX est un pas de plus vers la pleine intégration de celle-ci au sein de l’Eglise catholique. Un geste de miséricorde du pontife romain donc, afin de favoriser l’unité de l’Eglise. (cath.ch/imedia/xln/pp)

Le pape ouvre la première porte sainte de l'Année de la miséricorde
19 juillet 2017 | 18:39
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 2  min.
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