Le Venezuela est troublé par une crise politique et sociale sans précédent (Photo:AndresAZP/Flickr/CC BY-ND 2.0)
Vatican

Le pape François a renouvelé ses prières pour le Venezuela

Le pape François a renouvelé ses prières pour le Venezuela, dimanche 16 juillet 2017, après la prière de l’Angélus, place Saint-Pierre. Le pontife a adressé un salut spécial à la communauté catholique vénézuélienne présente en Italie, pensant à la situation politique très tendue que connait le Venezuela depuis plusieurs mois.

Le pape François est très attentif à ce qui se passe dans ce pays d’Amérique latine et suit de près l’évolution des événements. S’adressant aux nombreux fidèles vénézuéliens présents sur la place saint-Pierre, il les a assurés de «renouveler sa prière pour [leur] pays bien-aimé». A l’issue du message du pontife, ils ont lâché des ballons aux couleurs du drapeau de leur pays.

Il faut faire de notre cœur «une belle et bonne terre» pour accueillir le Seigneur, avait lancé auparavant le pape François lors de la prière de l’Angélus. Il a commenté à cette occasion la parabole du Bon semeur, dans l’Evangile du jour. Il a appelé à arracher «les pierres et les ronces» de notre cœur pour accueillir le Seigneur.

Le Seigneur «ne s’impose pas, mais se propose»

Le Seigneur «ne s’impose pas, mais se propose», a affirmé le pontife. Il ne nous attire pas «en nous conquérant, mais en Se donnant». Il est donc nécessaire «d’ouvrir notre cœur et d’accueillir avec foi la semence du Seigneur», grâce à «une belle et bonne terre» préparée par la prière et la confession. Alors, le Christ «purifie notre cœur, en enlevant les pierres et les épines».

La parabole du Bon Seigneur, a expliqué le pape François, illustre cette nécessité. Ainsi, le sol pierreux de la parabole reflète le cœur superficiel. Celui-ci «accueille le Seigneur, veut prier, aimer et témoigner mais ne persévère pas», a détaillé le pontife. Ce cœur est «sans épaisseur» et «accueille le Seigneur seulement quand cela lui va», a-t-il critiqué.

De même, les ronces de la parabole symbolisent «les vices qui sont en contradiction avec Dieu», par lesquels «nous étouffons la croissance de Dieu en nous. Ces vices sont les idoles de la richesse mondaine, l’avidité pour l’avoir et le pouvoir, a accusé le successeur de Pierre. «Chacun de nous peut distinguer ses grandes et petites ronces», a lancé le pape. Il faut donc arracher ces ronces, sans quoi «la Parole ne porte pas de fruit».


Le Venezuela dans la tourmente

Dimanche 16 juillet, l’opposition vénézuélienne organise une consultation qui n’a aucune reconnaissance légale. Elle demande si les Vénézuéliens veulent que soit organisée l’élection d’une assemblée constituante, chargée de rédiger une nouvelle loi fondamentale en remplacement de l’actuel texte en vigueur depuis fin 1999.

Cette consultation est la dernière opportunité pour les opposants au président Nicolas Maduro de bloquer la tenue d’un scrutin qui est perçu comme l’ultime cartouche du chef de l’Etat pour se maintenir au pouvoir, analyse Radio Vatican. Depuis trois mois, des manifestations violentes ont lieu contre le pouvoir. Ce mouvement est apparu après plusieurs autres vagues de colère contre les autorités alors que le pays est frappé par une forte crise économique. Les difficultés quotidiennes des habitants, confrontés à la pénurie de biens de première  nécessité, comme la nourriture et les médicaments, a amplifié la colère populaire.

L’Eglise opposée à la constituante

La situation a empiré quand l’opposition a remporté en décembre 2015 les élections législatives et obtenu la majorité à l’Assemblée nationale. Le président Maduro n’a cependant jamais reconnu ce résultat et a continué à gouverner sans tenir compte de l’Assemblée. De là sont nées les premières tensions entre l’opposition et le gouvernement.

L’Eglise catholique a tenté une médiation mais aucune avancée concrète n’a été observée. Le Saint-Siège a dépêché sur place un émissaire, mais là encore, aucun déblocage n’a été constaté. Depuis, les évêques du pays, qui ont été reçus par le pape François au Vatican, ont largement critiqué le projet de constituante, évoquant même le risque de dérive dictatoriale. (cath.ch/imedia/xln/radvat/be)

 

Le Venezuela est troublé par une crise politique et sociale sans précédent
16 juillet 2017 | 14:08
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
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