Le pape préoccupé par la réunion du G20, affirme Eugenio Scalfari

Selon Eugenio Scalfari, éditorialiste du journal italien La Repubblica, le pape François affiche sa crainte de voir des «alliances dangereuses» entre des puissances à la vision «déformée du monde». A l’occasion de la réunion du G20 à Hambourg, en Allemagne, le journal italien  a publié le 8 juillet 2017 des propos du pape rapportés par son fondateur.

Réalisé le 6 juillet à la demande du pape, l’entretien s’est déroulé à la Maison Sainte-Marthe au Vatican, raconte Scalfari. Le pape se dit préoccupé par la réunion du G20 : «je crains des alliances assez dangereuses entre des puissances qui ont une vision déformée du monde : l’Amérique et la Russie, la Chine et la Corée du Nord, la Russie et Assad dans la guerre en Syrie».

Pour le pape, le danger concerne l’immigration, rapporte Eugenio Scalfari. Le problème principal est pour le pontife le nombre croissant de pauvres, de fragiles, d’exclus, dont les émigrants font partie. Et de l’autre côté, un certain nombre de pays, qui comptent peu de migrants, mais qui craignent leur «invasion».

Le pape pense en particulier à l’Europe, un des continents les plus riches. Le 7 juillet, le pape avait envoyé un message officiel au G20 de Hambourg, pour demander une aide urgente au Soudan du Sud, en particulier, comme signe du sérieux et de la sincérité des déclarations du G20. Le pontife dénonçait également des nouvelles idéologies de l’autonomie absolue du marché et de la spéculation financière, qui ont remplacé les idéologies tragiques de la première moitié du 20e siècle.

Eugenio Scalfari, 93 ans, a déjà réalisé des entretiens sous forme de conversation avec le pontife, sans enregistrement ni notes. Certains propos avaient ensuite été démentis par le Saint-Siège. (cath.ch/imedia/ap/mp)