Le pape François braque les projecteurs du G20 sur le Soudan du Sud
Le pape François a envoyé le 7 juillet 2017 un message à la chancelière fédérale allemande, Angela Merkel, à l’occasion de la réunion du G20 à Hambourg, en Allemagne. Il profite notamment de ce traditionnel message pour attirer l’attention du monde sur la situation dramatique du Soudan du Sud, et demande une aide urgente.
Dans ce courrier, le pontife suggère un signe du sérieux et de la sincérité des déclarations du G20: s’engager à apporter un soutien immédiat aux peuples du Soudan du Sud, du bassin du lac Tchad, de la Corne de l’Afrique et du Yémen, où trente millions de personnes manquent de nourriture et d’eau pour survivre. Le pape François avait notamment prévu de se rendre en 2017 au Soudan du Sud, frappé par une guerre civile et la famine, avant que ce projet ne soit reporté sine die.
Si les pays du G20 veulent parvenir à une situation économique et financière stable, il leur faut s’engager à réduire sensiblement le niveau de conflits, stoppant l’actuel course aux armes et en renonçant à un engagement direct ou indirect dans les conflits, insiste le pape.
En outre, le successeur de Pierre demande dans son message une profonde réflexion sur le fait que vingt pays représentent à eux seuls 90% de la production mondiale. D’autant que ceux qui sont les plus faibles sur la scène politique mondiale sont précisément ceux qui souffrent le plus des effets dévastateurs des crises économiques, dont ils sont peu responsables.
Réaffirmer la priorité de l’humain
Dans sa lettre, le pape critique également les nouvelles idéologies de l’autonomie absolue du marché et de la spéculation financière, qui ont remplacé les idéologies tragiques de la première moitié du 20e siècle. Celles-ci amènent exclusion, gaspillage et même mort. Il faut donc réaffirmer la primauté de l’être humain et donner la priorité absolue aux pauvres, aux réfugiés, à ceux qui souffrent, aux déplacés et aux exclus.
Depuis la réunion du G20 en 2009 à Londres, le pape adresse traditionnellement – mais pas systématiquement – un message au chef d’Etat ou de gouvernement du pays hôte de la réunion annuelle. En 2013, le pape François avait interpellé le G20, alors réuni en Russie, sur la situation en Syrie.
Le G20 regroupe 19 pays du monde ainsi que l’Union européenne et les présidents de Banques centrales. Il a été créé après la crise financière de 1999 et représente 85% du commerce mondial. (cath.ch/xln/mp)