Le pape en Colombie: «Pas une visite politique», insiste la Conférence épiscopale
Le pape François effectue une visite pastorale de cinq jours en Colombie, du 6 au 11 septembre 2017, en vue de prôner la réconciliation dans ce pays ravagé par la violence. Ce n’est pas une visite «politique», insiste la Conférence épiscopale colombienne.
Il s’agit effectivement d’une visite purement pastorale «orientée vers l’unité du pays, à travers la réconciliation, la miséricorde et le pardon», a commenté Mgr Fabio Suescún Mutis, évêque colombien aux armées et directeur du Comité exécutif pour la visite du pape François.
«La visite n’est pas politique», peut-on lire sur le site internet de la Conférence épiscopale de Colombie www.cec.org.co, qui est décidée ne permettre «aucune forme de manipulation». Pas question en effet «d’utiliser cette visite à des fins de propagande ou comme plateforme politique et idéologique» pour un quelconque mouvement social, «ni comme excuse pour privilégier certains secteurs de la société ou rendre visibles des propositions sociales d’un groupe en particulier», écrit Juan Álvaro Zapata Torres, vice-secrétaire de la Conférence épiscopale de Colombie.
Une violence endémique
Le Saint-Siège a publié le 23 juin 2017 le programme détaillé du pontife en Colombie, du 6 au 11 septembre prochains. Au cours de ce voyage, il visitera quatre villes pour prôner la réconciliation après 53 ans de guerre civile avec la guérilla des FARC, qui vient de rendre toutes ses armes. C’était la plus grande guérilla, avec 12’000 membres, entre guérilleros et miliciens.
En Colombie, la majorité des cas de violence n’est cependant pas due aux guérillas des FARC et de l’ELN, mais aux groupes paramilitaires d’extrême-droite, selon les données du Registro Único de Víctimas. Entre 1978 et 2015, selon cet organe officiel colombien, les mouvements de guérilla et les paramilitaires ont fait 53’633 victimes, dont plus de la moitié attribuées aux paramilitaires. Entre 1985 et 2016, près de 7 millions de personnes ont été déplacées de manière forcée dans le pays en raison de la violence.
Le Registro Único de Víctimas déplore plus de 160’000 disparitions forcées. Ce document ne relève pas les nombreuses victimes des opérations de l’armée colombienne ni les meurtres relevant de la violence civile et des groupes criminels.
Programme de la visite pastorale du pape
L’avion du pape François quittera l’aéroport romain de Fiumicino le 6 septembre à 11h (UTC+2). Il arrivera à l’aéroport de Bogota à 16h30 (UTC-5). Le pontife sera accueilli par une cérémonie de bienvenue. Aucun autre engagement n’est prévu pour ce jour.
Le lendemain, 7 septembre, le pape rencontrera à 9h les autorités du pays, sur la Place des Armes de la Casa de Nariño, la résidence du chef de l’Etat colombien. A cette occasion, il prononcera un premier discours. Une demi-heure plus tard, à 9h30, il effectuera une visite de courtoisie au président de la République Juan Manuel Santos, dans le salon protocolaire de sa résidence.
A 10h20, le successeur de Pierre visitera la cathédrale de Bogota. A 10h50, il impartira la bénédiction aux fidèles depuis le balcon de la résidence cardinalice. Il devrait prononcer une allocution. Toujours dans la résidence cardinalice, le pontife rencontrera les évêques du pays à 11h et fera un discours. A 15h, il prendra à nouveau la parole, cette fois à la nonciature apostolique, devant le comité directeur du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM). Enfin, à 16h30, il célébrera publiquement la messe dans le parc Simon Bolivar de Bogota.
Croix de la réconciliation
Le 8 septembre, l’évêque de Rome se rendra à Villavicencio. Il quittera ainsi l’aéroport de la capitale à 7h50 et atterrira à la base aérienne de Villavicencio à 8h30. Une heure plus tard, à 9h30, il célèbrera la messe.
A 15h40, aura lieu une grande rencontre de prière pour la réconciliation nationale, dans le parc Las Malocas. Le pape François prononcera un discours. A 17h20, il marquera un arrêt devant la Croix de la réconciliation dans un autre parc de Villavicencio, le parc des Fondateurs. Puis il quittera la ville à 18h pour une arrivée à Bogota estimée à 19h45.
Maison-sanctuaire de saint Pierre Claver
Le samedi 9 septembre, le successeur de Pierre partira pour l’aéroport de Bogota à 8h20, pour prendre l’hélicoptère à 9h10 vers l’aéroport Enrique Olaya Herrera de Medellìn où il célébrera la messe à 10h15. A 15h, il rencontrera des enfants pauvres au foyer San José. Puis à 16h, il rencontrera au stade La Macarena des prêtres, des religieux, des personnes consacrées, des séminaristes et leurs familles. Le pape quittera Medellin à 17h30 pour Bogota où il arrivera à 18h25.
Le lendemain, dimanche 10 septembre, le pape François partira pour Carthagène des Indes à 8h30 où il arrivera à 10h. A 10h30 il bénira les premières pierres d’une maison destinée à des sans-abris, mais aussi une œuvre intitulée Talitha Qum, sur la place Saint-François d’Assise.
A midi aura lieu la récitation de la prière de l’angélus devant l’église Saint-Pierre-Claver. A 12h15, le pontife visitera la maison-sanctuaire de saint Pierre Claver avant de prendre l’hélicoptère à 15h45 pour rejoindre la base navale de l’aire portuaire où il célébrera la messe à 16h30. A 18h30, il repartira pour Carthagène des Indes, où aura lieu une cérémonie de départ. A 19h, le pape prendra son avion en direction de l’aéroport romain de Ciampino où il atterrira le lundi 11 septembre à 12h40 (UTC +2).
A noter, comme le veut la tradition, il partira sur un avion de la compagnie italienne Alitalia et repartira à bord d’une compagnie du pays-hôte, dans ce cas la compagnie Avianca. (cath.ch/cec/ruv/imedia/be)