Le Pérou et le Chili se mobilisent pour recevoir le pape
L’annonce de la visite du pape au Chili et au Pérou, du 15 au 21 janvier 2018, a suscité des réactions d’enthousiasme dans les pays concernés. Y compris parmi les dirigeants, déterminés à se mobiliser pour recevoir le Saint-Père et l’aider à se rendre «partout où il le souhaitera».
Les présidents du Chili, Michelle Bachelet, et son homologue péruvien Pedro Pablo Kuczynski, ont assuré qu’ils coordonneront leurs efforts pour que la visite du Pape François soit un succès. s
Ainsi, Michelle Bachelet a rappelé que c’est la deuxième fois qu’un Pape visitera le Chili, presque 30 ans après la venue de Saint Jean-Paul II, en avril 1987. «Ce voyage avait constitué un moment très spécial pour l’histoire de notre pays», a souligné la présidente chilienne, faisant référence à la fin de la dictature d’Augusto Pinochet, survenue deux plus tard.
«Le Pape va nous aider à réfléchir»
Michelle Bachelet a assuré que, depuis cette visite, la situation a beaucoup changé dans le pays. «Je crois que la visite du Pape François constituera un moment très important pour nous permettre de réfléchir sur ce qui nous unit en tant que nation, et pour nous permettre de mettre l’être humain et non l’argent au centre du développement», a-t-elle ajouté.
Michelle Bachelet a aussi exprimé la conviction que le Saint-Père parlera de la manière d’affronter les défis sociaux et environnementaux, des thèmes qu’il a lui-même soulevés face au monde de manière très claire. Elle a confié que depuis plusieurs semaines, son gouvernement travaillait avec le Vatican pour coordonner ce voyage.
Le Pape François visitera les indiens Mapuche
Cette visite de François aura aussi une signification spéciale pour le Chili, «il s’agit du premier pape latino américain et qu’il a de surcroît étudié dans ce pays quand il était jeune», a précisé la Présidente.
Par ailleurs, le gouvernement chilien a assuré que le pape François pourra voyager partout où il l’estimera nécessaire, en référence au choix de François de se rendre à Temuco, dans la région de La Araucanía, épicentre du conflit qui oppose de grands propriétaires terriens et des compagnies minières à des tribus d’indiens Mapuche.
Dans ce sens, Mgr Fernando Chomali, archevêque de Concepción, a rappelé que le pape a toujours évoqué le sort des peuples natifs, lors de ses voyages en Amérique latine. Il a reconnu qu’ils avaient été maltraités et qu’un nouveau traité politique, social et économique devait être conclu avec eux. La population native est la plus pauvre et celle qui a eu le moins accès à l’éducation au Chili. C’est un élément qui ne laisse pas indifférente le pape François et je suis convaincu qu’il nous appellera à œuvrer pour la paix et l’harmonie sociale.
Un «avant et un après» François
De son côté, Pedro Pablo Kuczynski, le président du Pérou, a confirmé que le voyage papal, « marquera un avant et un après » dans son pays. Lors d’une conférence de presse donnée avec Mgr Cipriani, le cardinal-archevêque de Lima, le président a rajouté qu’avant, il y avait de l’agitation, et après il y aura de la moralité et de la tranquillité, et c’est pour cela que cette visite est si importante.
Convaincu que le voyage papal sera un immense succès, Mgr Cipriani a pour sa part rappelé que cette visite va néanmoins nécessiter de lourds préparatifs, car le pape a prévu de se déplacer à Puerto Maldonando, au cœur de l’Amazonie péruvienne, et au nord, à Trujillo.
Une rencontre avec les victimes du Solidacio?
Lors de la conférence de presse, le président Kuczynski a lu une lettre qu’il a fait parvenir au Saint-Père le 21 mars dernier, dans laquelle il l’a invité à venir «faire un saut» au Pérou, en lui expliquant que le pays avait été durement touché par le phénomène climatique de El Niño.
Pour leur part, les victimes de sévices physiques et psychologiques, ainsi que des abus sexuels au sein du mouvement Sodalicio de Vida Cristiana (SVC), reconnu publiquement en avril 2016, ont annoncé qu’ils solliciteraient la nonciature apostolique afin de rencontrer le pape. (cath.ch/jcg/bh)