Afrique: le ramadan a débuté dans une rare unanimité des musulmans du continent

Les musulmans d’Afrique ont entamé samedi 27 mai 2017, dans une rare unanimité, le jeûne du mois de ramadan, l’un des cinq piliers de l’islam, aux côtés de la foi, la prière, l’aumône et le pèlerinage aux lieux saint de l’islam en terre d’Arabie. D’ordinaire, ils entamaient et terminaient le ramadan en ordre dispersé, selon les pays.

Le ramadan ou mois de jeûne musulman est le neuvième mois lunaire. Il impose aux musulmans en âge de jeûner, une privation de nourriture et d’eau toute la journée. De l’aube au crépuscule, ils ne doivent pas manger, boire, fumer, s’abstenir de relations sexuelles, ou encore médire. Ils doivent se consacrer à l’adoration de Dieu et  la lecture du Coran. Après 29 ou 30 jours,  la fin du ramadan est marquée par la fête de l’Aid el Fitr.

Si le ramadan est une période de sacrifice, il est aussi un temps de fête et de partage. Chaque soir la rupture du jeûne est l’occasion de partager des moments festifs avec la famille, les amis et les voisins qui se prolongent souvent tard dans la nuit.

Dans un dossier spécial, la Radio télévision guinéenne (RTG), citant des guides religieux du pays, a rappelé que Ramadan est le mois le plus important en Islam, car il marque le début de la révélation du Coran, livre saint des musulmans.  Il a été prescrit aux musulmans comme obligation à l’an II de l’Hégire (exil du prophète Mohamet) en 602. Moment de recueillement et de charité, il permet aux musulmans d’être plus proches d’Allah.

Ramadan traduit «un état de chaleur intense qui brûle les pêchés à travers l’abstinence». «Cette chaleur vient du feu. Il consume les pêchés intérieurs accumulés par ceux qui jeunes» durant les 11 mois de l’année, a souligné Cheikh Ibrahima Ousmane Bah, l’imam Conakry, la capitale.

Un acte de bonheur et non une contrainte

Pour l’imam Bah, «le jeûne du mois de Ramadan doit être accepté par le musulman comme un acte de bonheur, mais non pas comme une contrainte». «C’est un mois béni offert par Dieu comme une opportunité de récolter beaucoup de récompenses dans tout ce que nous faisons», a rappelé le cheikh Dinala Chabulika, porte-parole de l’Association musulmane du Malawi (MAM). Il a aussi encouragé les musulmans à aider ceux qui ont besoin de nourriture, afin qu’ils trouvent quelque chose à manger au moment de la rupture du jeûne.

Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, le Cheikh Zikirullah Shafi, président de la Conférence des organisations islamiques (CIO) de Lagos,  a appelé les musulmans à être plus «vertueux pendant et après la période de Ramadan. Il a indiqué qu’il ne suffisait pas de jeûner en se refusant de la nourriture et de l’eau. Mais c’est tout le corps, en particulier la langue, les yeux, les oreilles et les jambes devraient observer la période de jeûne».

Dans de nombreux pays d’Afrique, les autorités ont pris des mesures contre une éventuelle hausse des denrées de grande consommation pendant le mois de jeûne, occasion de spéculation sur les prix. (cath.ch/ibc/mp)