Fatima: Le cardinal Parolin appelle à la prière réparatrice qui peut «stopper le mal»
Au sanctuaire marial de Fatima, le cardinal Pietro Parolin a appelé, au soir du 12 mai 2017, à persévérer dans l’humble prière réparatrice qui peut «stopper le mal». Le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a présidé la messe de la veille du centenaire de la première apparition mariale, sur l’esplanade du sanctuaire.
Dans son homélie, le ›numéro deux’ du Vatican a interrogé la foule des fidèles: «Que nous demande Fatima ?» Et de répondre qu’au milieu des incertitudes quant à l’avenir du monde, Fatima demande «la persévérance dans la consécration au Cœur Immaculé de Marie, vécue chaque jour par la récitation du Rosaire».
Même si la prière ne porte pas de résultats immédiats, a soutenu le cardinal Parolin, elle n’est pas inutile et portera du fruit tôt ou tard. C’est un capital dans les mains de Dieu, qu’il fera fructifier «selon ses temps et ses desseins».
Force de la prière
Et c’est pourquoi, a poursuivi le cardinal secrétaire d’Etat, les pauvres, les humbles et les sans-pouvoirs sont appelés à intervenir en faveur de la paix, grâce à une autre force, en apparence inutile: la conversion, la prière réparatrice, la consécration au Cœur immaculé de Marie.
«Cette réaction est l’unique qui peut stopper le mal et le vaincre», a-t-il encore insisté. Ainsi les êtres humains remportent-ils cette victoire «lorsqu’ils sont capables d’un sacrifice qui se fait réparation», de même que le Christ a pris sur lui la haine et la violence. A trois reprises en 1925, 1926 et 1927, lors d’apparitions à Sœur Lucie, la Vierge Marie demandera la dévotion réparatrice des ›cinq premiers samedis du mois’, qui consiste en la pratique des sacrements, confession et communion, ainsi que la prière du Rosaire.
Le pape demande de ne pas se tromper de Vierge Marie
C’est ce message de consolation et d’espérance, a affirmé le cardinal Parolin, qu’a délivré la Vierge Marie à Fatima à l’humanité en guerre et à l’Eglise qui souffre : «à la fin, mon Cœur immaculé triomphera» (Apparition de juillet 1917). La consécration au Cœur immaculé de Marie est une pratique ancienne dans l’Eglise. Elle remonte au 13e siècle, et a été développée en France au 17e par saint Jean Eudes et saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
A la fin de la messe, les pèlerins ont poursuivi la nuit par des processions à la chapelle des Apparitions et l’adoration eucharistique. A l’issue de sa première journée de pèlerinage au sanctuaire marial de Fatima, le pape François a procédé à la traditionnelle bénédiction des cierges, avant de prononcer un discours à l’intention des très nombreux fidèles, pour leur demander de prendre Marie comme chemin vers Dieu, mais de ne pas se tromper de Vierge Marie.
Etre marial pour être chrétien
Après s’être recueilli longuement devant la statue de la Vierge et avoir béni les cierges allumés sur toute l’esplanade de Fatima, depuis la Petite chapelle des Apparitions, le pape a exprimé un sentiment personnel: «je sens que Jésus vous a confiés à moi, a-t-il affirmé en préambule, et je vous embrasse». Tout «spécialement ceux qui en ont le plus besoin», a-t-il ajouté, reprenant les paroles de Marie lors de l’apparition de juillet 1917.
Aucune autre créature que Marie «n’a vu resplendir (…) le visage de Dieu comme elle», a poursuivi le pontife, recommandant fortement la prière du Rosaire. Car «avec le Christ et Marie, nous demeurons en Dieu», a-t-il encore insisté, citant Paul VI en 1970: «si nous voulons être chrétiens, nous devons être marials».
De «quelle Marie» s’agit-il ?
Mais de «quelle Marie» s’agit-il ?, a ensuite interrogé le pape. Opposant ainsi d’un côté la «maîtresse de vie spirituelle», celle qui suivi le Christ sur la «voie étroite» de la croix, et de l’autre une Dame «inaccessible», une image pieuse «à laquelle on a recours pour recevoir des faveurs à bas coût».
Le pape avait déjà brocardé certaines apparitions mariales non-reconnues, dans lesquelles la Sainte Vierge était semblable, selon lui, à un «bureau de poste» qui délivre des messages à horaires fixes. Mais le pontife a aussi mis en cause un autre type d’apparitions, plus apocalyptique, où la Vierge est «affublée d’une sensibilité subjective» et qui tient «ferme le bras justicier de Dieu prêt à punir».
La miséricorde avant le jugement, mais sans le nier
«On commet une grande injustice contre Dieu et contre sa grâce», a encore ajouté le successeur de Pierre, quand on place le jugement avant la miséricorde. Sans pour autant nier le péché. «La miséricorde de Dieu ne nie pas la justice, a-t-il précisé, car Jésus «a payé pour nous sur la Croix». C’est ainsi que «nous sommes libérés de nos péchés», a résumé le pontife.
Le discours du pape a été suivi de la récitation du Rosaire, sur l’esplanade du sanctuaire, en compagnie des fidèles. (cath.ch/imedia/ap/be)