Mgr Huonder reconduit pour deux ans
Le pape François a prolongé de deux ans le mandat de l’évêque de Coire, Mgr Vitus Huonder, a annoncé le diocèse le 4 mai 2017, sur son site internet. Une décision qui intervient quelques semaines après que l’évêque, considéré comme ultra-conservateur, ait présenté sa démission au pape, le 21 avril dernier, à l’âge de 75 ans.
«Après avoir examiné toutes les circonstances, le pape François a décidé de prolonger de deux ans le mandat de l’évêque, jusqu’à Pâques 2019», informe le diocèse, qui précise: «Cela signifie que Mgr Huonder reste évêque diocésain avec tous droits et devoirs durant les deux années à venir. La nomination d’un nouvel évêque aura lieu après».
Dans un courrier [pdf] transmis aux collaborateurs de son diocèse, Mgr Huonder rappelle que le procédé n’est pas nouveau. Mgr Amédée Grab, son prédécesseur, avait lui aussi vu son mandat se prolonger de deux ans, jusqu’à ses 77 ans.
Continuité
L’évêque dit sa reconnaissance au pape pour cette décision qui assure «une continuité pour le diocèse». «Cette décision me donne l’occasion de poursuivre et d’accompagner les tâches non encore terminées». Mgr Huonder voit dans la décision du pape une «preuve de confiance» et assure continuer «d’engager toutes ses forces» à la tête du diocèse «pour le salut des âmes et le bien de l’Eglise».
La réaction de Mgr Charles Morerod, Président de la Conférence des évêques suisses (CES) est laconique. Elle tient en une phrase: «Nous avons appris cette décision et nous la respectons bien sûr». De son côté, l’Initiative des paroisses (»Pfarrei-Initiative»), se dit «choquée». L’association suisse alémanique progressiste, qui regroupe depuis 2012 environ 450 agents pastoraux, regrette qu’aucune «explication officielle n’explique cette prolongation de mandat en dehors de celle donnée par Mgr Huonder». Pour l’association, ce n’est pas tant la confiance du pape que la situation complexe du diocèse qui fonde cette prolongation de mandat.
Evêque de Coire depuis 2007, Mgr Vitus Huonder fêtait ses 75 ans le 21 avril 2017. A cette date, le prélat a présenté sa démission au pape François. Sa succession agite les esprits en Suisse alémanique depuis des années. En dix ans d’épiscopat, les sujets de discorde entre l’évêque diocésain et l’aile progressiste de l’Eglise n’ont pas manqué: accueil des divorcés remariés; homosexualité; célébrations des sacrements; prédication par des théologiens laïcs; nominations contestées; rapport avec les corporations ecclésiastiques de droit public. (cath.ch/com/pp)