Les coptes, «partie intégrante» de l’histoire égyptienne, rappelle le pape

Lors de son discours aux autorités politiques égyptiennes, le 28 avril 2017 au Caire, le pape François a réaffirmé que les coptes constituent une «partie intégrante» de l’histoire égyptienne.

De fait, ces chrétiens assurent une présence bimillénaire en Egypte, puisque selon la tradition, l’évangéliste saint Marc fut le premier patriarche d’Alexandrie.

Traces de christianisme au 2e siècle

On trouve en Egypte des traces de christianisme déjà au 2e siècle, à travers des copies du Nouveau Testament ainsi qu’un fragment de l’évangile de Jean en langue copte.

Dans les premiers siècles, l’Eglise copte a aussi fourni de nombreux exégètes et des philosophes, comme Clément d’Alexandrie, Origène, ainsi que des patriarches, des confesseurs et des docteurs tels que saint Athanase.

Première école de formation chrétienne

Au point que le patriarcat d’Alexandrie a été considéré comme le deuxième après Rome pour son importance. C›est là notamment que fut fondée la première école catéchistique de la chrétienté, en 190 après JC, fréquentée par d’illustres visiteurs comme saint Jérôme.

Puis au 4e siècle a commencé à se diffuser dans le désert égyptien le monachisme chrétien. A la suite de saint Antoine, ›premier moine’, on trouve les Pères du désert comme saint Pacôme ou saint Macaire le Grand.

C’est au 5e siècle que l’Eglise copte s’est séparée de l’Eglise latine et grecque, à la suite du concile de Chalcédoine, en 451, au cours duquel fut condamné le monophysisme. Cette hérésie chrétienne considère que le Christ a une seule nature, divine, niant son humanité.

Conquête arabe et répression des coptes

Après la conquête arabe de 641, les coptes furent tolérés par les nouveaux occupants. Puis la charia s’est appliquée progressivement, obligeant les chrétiens à payer une taxe spéciale. Vint ensuite une répression violente, discriminant les coptes ou les obligeant à se convertir à l’islam.

La domination des Mamelouks, du 13e au 16e siècle, fut ensuite une période difficile pour les chrétiens, de même que sous la domination ottomane qui suivit. Au début du 19e siècle, la communauté chrétienne a ainsi été réduite à son minimum historique.

A partir du 13e siècle arrivèrent également les franciscains, à qui était confiée la charge pastorale des catholiques européens vivant en Egypte. La présence franciscaine est attestée à partir de 1219, date de la rencontre entre saint François d’Assise et le sultan. On trouve aussi mention d’une mission franciscaine au Caire en 1630, suivi au 18e siècle par les jésuites. Le patriarcat copte catholique a été érigé par le Saint-Siège en 1824.

Aujourd’hui, la plupart des chrétiens d’Egypte sont coptes, et très majoritairement orthodoxes. Leur importance numérique reste objet de discussions: habituellement comptabilisés autour de 9% à 12% de la population égyptienne, certains estiment que les coptes orthodoxes sont 15 millions, soit 17% de la population égyptienne, d’après les registres de baptême du patriarcat copte. Les coptes orthodoxes sont la plus importante minorité chrétienne du Moyen Orient.

La communauté copte catholique compte pour sa part quelque 200’000 fidèles. (cath.ch/imedia/ap/be)

Egypte En Haute-Egypte, clochers et minarets s'entremêlent
29 avril 2017 | 09:39
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
Coptes (64), Egypte (289), pape françois (2303)
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