Le pape François, qui était venu au Brésil en 2013, n'y retournera pas en 2017 (Photo:archidiocèse de Rio/Flickr/CC BY-ND 2.0)
International

Le président Temer minimise le refus du pape de venir au Brésil

Des sources proches de la présidence ont nié que le refus du pape François de se rendre au Brésil à l’invitation du président Michel Temer constituait un signe de désapprobation de l’action du gouvernement.

Ces mêmes sources assurent que le gouvernement avait déjà été informé que le pontife ne visiterait pas le pays en octobre prochain, pour les célébrations des 300 ans de l’apparition de la patronne du pays, Notre Dame d’Aparecida.

«Dans sa lettre, le pape n’a fait que confirmer ce qui avait déjà été annoncé par la Conférence des évêques du Brésil (CNBB)», ont commenté des représentants du gouvernement. Les soutiens de Michel Temer ont également affirmé que le président avait été «heureux» de recevoir la lettre du pape et que le gouvernement avait pris des mesures de protection de la population nécessiteuse.

 Pape François, Michel Temer, même combat?

«En lisant la lettre, le président Temer a été heureux, car il a vu que le message du pape coïncidait avec ce qu’il a entrepris à la tête du gouvernement», a assuré le député Arthur Maia, soutien du président. «En tant que Latino-Américain, le pape reconnaît la gravité de la crise et croit que la réforme des retraites représente la solution à même de répondre à toutes les questions soulevées dans la lettre», a défendu le parlementaire. Des affirmations discutables au regard des critiques formulées par de nombreux représentants de la société civile, y compris des syndicats de travailleurs qui pointent les difficultés à venir liées à cette réforme des retraites.

 Le pape prié de reconsidérer son refus

Le pontife argentin a été une nouvelle fois au centre des débats largement relayés par les principales chaînes de télévision, en particulier la toute puissante O Globo. Mardi 19 avril, le maire de Sao Paulo, Joao Doria, a en effet assisté à une audience générale du pape François au Vatican. Il y a réitéré l’invitation, en tentant de convaincre le pontife de changer d’avis. «J’ai offert le maillot de la sélection de football brésilienne signée par tous les joueurs et je lui ai demandé, au nom du peuple brésilien, de reconsidérer sa décision de ne pas venir au Brésil en octobre», a raconté Joao Doria à la presse. Il a répondu qu’il se rendait compte de l’importance de l’événement, mais que c’était difficile. Je lui ai répliqué que ‘difficile n’est pas impossible’, d’autant que 130 millions de catholiques voudront le saluer», a précisé le maire de la mégalopole brésilienne». Le pape a répondu, en souriant: «Je vais voir, mais le Brésil aura toujours ma bénédiction».

François utilisé à des fins de politique intérieure

Les commentaires sur la lettre du pontife, ainsi que la déclaration du maire de Sao Paulo ont été vertement critiqués au Brésil. «Michel Temer et Joao Doria ont tenté d’utiliser la figure de François, chéri par des millions de Brésiliens, à des fins de politiques intérieure», a dénoncé le journaliste Mauro Lopes. «Avec l’appui du groupe d’informations O Globo, de nombreux médias ont cherché à édulcorer le contenu de la lettre du pape à Michel Temer».

Quant à Joao Doria, les mêmes médias ont tenté de transformer une rencontre rapide à la Place Saint-Pierre en une «audience» et une «scène gênante» en un «moment d’intimité et d’empathie». «En fait, il s’est agi de deux opérations de relations publiques et de pseudo-journalisme, destinées à tromper les Brésiliens», a assuré Mauro Lopes. (cath.ch/jcg/rz)

Le pape François, qui était venu au Brésil en 2013, n'y retournera pas en 2017
22 avril 2017 | 09:39
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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