«Comprendre Amoris Laetitia dans la continuité» du magistère, selon Thibaud Collin
Pour fêter le premier anniversaire de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia (2016), le journal Il Timone et le site internet La nuova Bussola Quotidiana – tous deux spécialistes de l’actualité vaticane – organisent le 22 avril 2017 un colloque à Rome. Intitulé ‘Faire la clarté – un an après Amoris Laetitia‘, ce colloque donne la parole à six laïcs. Parmi eux, le français Thibaud Collin, agrégé de philosophie.
Pourquoi avoir accepté de participer à ce congrès?
Depuis trois ans, je suis attentivement l’évolution des débats sur la question des divorcés remariés, question sur laquelle j’ai écrit un livre en 2014, chez Desclée de Brouwer, [intitulé: Divorcés Remariés. L’Eglise va-t-elle (enfin) évoluer?, ndlr]. Ce colloque veut faire le point sur les nombreux et tumultueux débats interprétatifs suscités par l’exhortation Amoris Laetitia, publié il y a un an. Je suis ravi de participer à cette réflexion.
Quel est le sens de votre intervention de samedi après-midi?
Les interprétations du chapitre 8 d’Amoris Laetitia, portant sur les situations irrégulières sont opposées et même parfois contradictoires. Certaines reprennent les arguments utilisés par des théologiens et des évêques pour contester l’encyclique de Paul VI Humanae Vitae (1968). Jean-Paul II a mis beaucoup d’énergie pour répondre en profondeur à ces critiques, notamment par sa théologie du corps, avec Familiaris Consortio (1981) et surtout Veritatis Splendor (1993). Comment comprendre Amoris Laetitia dans la continuité de tous ces textes magistériels? Tel est l’enjeu central de la juste réception de ce texte.
Comment situez-vous l’organisation d’un tel congrès par rapport à l’autorité du pape?
Le pape a choisi de ne pas répondre aux ‘dubia’ présentés par les quatre cardinaux [Brandmüller, Burke, Caffarra et Meisner, ndlr] pour sortir des interprétations contradictoires. Cela signifie donc qu’il souhaite que le débat continue à se développer. La question est capitale pour la vie chrétienne et donc la pastorale, car il en va du sens même du mariage chrétien face à des sociétés contemporaines qui font peser sur lui une énorme pression.
Propos recueillis par Xavier Le Normand (cath.ch/imedia/xln/gr)