Les traditions surprenantes du dimanche des Rameaux
Palmes, lauriers, oliviers: le dimanche des Rameaux connaît foison de végétaux pour commémorer l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Parmi les plus insolites, la tradition des rameaux garnis de friandises ou les palmes tressées, réalisées par des artistes aux doigts de fées.
La coutume de bénir des rameaux remonte à la fin du VIe siècle. Comme beaucoup de pratiques liturgiques, elle émerge en Orient avant de gagner l’Occident en VIIIe siècle. Depuis, elle caractérise le dimanche qui précède Pâques.
Du buis à l’olivier
La grande variété végétale s’explique principalement par les différences climatiques d’une région à l’autre. Symboles royaux dans l’Antiquité, attribués ensuite aux martyrs chrétiens, la palmes sont les plus répandues sur le pourtour méditerranéen. En Suisse, le traditionnel buis se taille la part du lion. En Arménie, des couronnes sont faites de branchettes de saule pleureur, alors que l’on retrouve surtout des branches d’olivier en Turquie, en Italie ou en Espagne.
Mais certaines traditions populaires se sont plus surprenantes. A Nice ou à Sanremo, l’élaboration de palmes tressées reste la prérogative de quelques familles qui se transmettent les techniques de tressage de génération en génération. Quelques jours avant les Rameaux, les «ramistes» installent leurs étals devant les églises et vendent leurs compositions aux différents motifs: «la Rose Sainte-Rita», «le Bénitier» ou encore «la Croix».
Rameaux gourmands
Une tradition que l’on retrouve également en Corse où les feuilles de palmes sont de couleur jaune clair, symbole de pureté. Pendant plusieurs mois, on attache en faisceau le cœur des branches sommitales du palmier pour les protéger du soleil. L’âne, qui marchera sur le sol jonchés de palmes claires, porte souvent sur son échine une croix sombre formée par sa petite crinière et une ligne de poils courts perpendiculaires. Cette petite croix symbolise la sanctification de l’animal qui a porté le Christ.
Véritable supplice de patience pour les enfants, certains rameaux étaient garnis de friandises et de jouets. Il fallait attendre la fin de la messe pour y toucher. Les branches étaient chargées de confiseries accrochées par des rubans, voilés de reflets dans la transparence de leur papier cristal. La tradition est attestée en Algérie et dans le Sud de la France, mais tend à se perdre aujourd’hui.
La liturgie, de son côté, ne fait pas des arbustes un absolu. Elle met l’accent sur le contraste entre l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem puis sa Passion, proclamée solennellement au cours de cette célébration qui ouvre la semaine sainte – d’où la couleur rouge des ornements liturgiques, signe de la royauté et du martyr. Au terme de la célébration, les fidèles conserveront les rameaux bénis, pour certains, joyeusement dépouillés par les enfants. (cath.ch/pp)