Immigration: le pape incite à traiter les causes des migrations forcées

Le pape François incite à traiter les causes profonde des migrations forcées dans un entretien à Libertà civili, la revue bimestrielle du ministère de l’Intérieur italien consacrée aux questions sur l’immigration.

Dans le numéro publié le 7 avril 2017, le pontife expose sa position, infléchie depuis son voyage en Suède, sur l’équilibre à trouver entre le devoir d’accueil et la nécessaire intégration.

Le pape François y ajoute désormais une réflexion à mener sur les causes de l’immigration. En Europe et dans d’autres parties du monde, le moment est «critique» dans la gestion des politiques migratoires, affirme le pape. Les gouvernants ont ainsi besoin, selon lui, de «vision à long terme et de cohésion», pour un respect attentif des droits fondamentaux de la personne, et pour mettre fin aux causes des migrations forcées qui obligent les civils à fuir.

Nécessaire coopération internationale

Pour cela, ajoute-t-il, une coopération internationale est nécessaire, afin de respecter «ceux qui reçoivent» et «ceux qui sont accueillis». Le pape François souligne par ailleurs qu’il ne faut pas se limiter à gérer la crise migratoire comme s’il s’agissait d’un problème numérique, économique ou sécuritaire. Selon lui, la crise pose une question plus profonde, qui est d’ordre culturel.

Le pontife incite ainsi à y répondre en considérant les migrants comme un «enrichissement pour notre société». Il s’agit pour cela de favoriser l’intégration, laquelle n’est ni l’assimilation ni l’incorporation, mais la reconnaissance mutuelle de la richesse culturelle de l’autre.

Rôle des médias

Il est donc important de ne pas «alimenter la peur de l’étranger» dans les médias, estime-t-il. Le pape a  regretté notamment qu’on en arrive à parler davantage de délinquance concernant des migrants, plutôt que de raconter les nombreux cas d’intégration.

Par ailleurs, l’intégration pacifique de personnes de diverses cultures, a affirmé le pontife, reflète la «catholicité» de la communauté chrétienne. Ainsi l’Eglise «n’annule pas les diversités ethniques et culturelles», mais est unie et «ouverte à tous et désire étreindre tout le monde».

Concernant enfin le dicastère pour le développement humain intégral, dont la section Migrants et réfugiés est sous sa dépendance directe, le pape a expliqué cette disposition inhabituelle  par le fait que «les millions de migrants, de réfugiés, de personnes déplacées et de victimes de la traite d’êtres humains ont besoin d’une attention toute particulière». Cette organisation, a-t-il poursuivi, sera maintenue pendant un certain temps. (cath.ch/xln/ah/ap/be)

Les réfugiés syriens fuient un pays dévasté
7 avril 2017 | 15:21
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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