Conseil œcuménique des Eglises: «une saison particulièrement fructueuse»
«Les chrétiens connaissent une saison œcuménique particulièrement fructueuse», a déclaré le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), à l’issue du Comité central de l’organisation œcuménique, réuni à Genève les 14 et 15 mars 2017.
Le secrétaire général Olav Fykse Tveit a réitéré l’importance et la nécessité du dialogue œcuménique dans ce moment historique particulier. «Le 500e anniversaire de la Réforme aide à réfléchir à l’importance du patrimoine pour renforcer le témoignage du Christ dans le monde, a-t-il déclaré. En ce sens, les chrétiens connaissent une saison œcuménique particulièrement fructueuse».
«En repensant au passé, il faut vivre le présent dans lequel les gestes de réconciliation favorisent le chemin œcuménique», a ajouté le pasteur luthérien norvégien. Dans ce contexte, «la puissance du pardon» peut changer les Eglises, en leur donnant une nouvelle vie dans l’espoir d’un avenir de justice et de paix. Cette étape est importante pour le monde. Car «il a besoin de ceux qui essaient non pas de vivre la vengeance, la haine, la division, mais le pardon, l’espoir et la fraternité.»
Le secrétaire général du COE assure qu’il est du devoir des chrétiens d’accueillir et de protéger «ceux qui quittent leurs maisons, les familles qui cherchent un endroit sûr pour vivre». Certains Etats mettent en place des limites, justifiant leurs décisions en jouant sur la peur de leurs propres citoyens, déplore-t-il. Ces politiques génèrent de la peur et ne contribuent pas à des processus d’intégration. «Les Etats qui n’accueillent pas les réfugiés, invoquant des raisons de nature religieuse, n’expriment en aucune façon des valeurs chrétiennes», tranche-t-il.
Bientôt 70 ans d’existence
La direction du Comité central du Conseil œcuménique des Églises (COE) s’est réunie afin de préparer la réunion du Comité exécutif qui se déroulera en juin à Genève. Un des sujets phare: son imminent 70eanniversaire. Le COE a été créé en 1948 à Amsterdam et l’année 2018 marquera un moment important de l’histoire de la communauté fraternelle du COE.
Mme Agnes Abuom, présidente du Comité central du COE, a rappelé que ce dernier jouait un rôle rassembleur depuis 1948. «Le COE rassemble les peuples pour la mission et l’unité afin qu’ils puissent être moteur du changement et catalyseur d’une paix juste. Cet anniversaire sera l’occasion de rappeler à tous l’appel lancé aux Églises du monde entier pour qu’elles œuvrent pour la paix et la réconciliation».
«Pèlerinage de justice de paix»
Un autre chantier s’articuler autour de la préparation du «Pèlerinage de justice et paix» en vue de la onzième Assemblée de 2021. En 2013, la dernière assemblée générale à Busan, en Corée du Sud, avait impliqué de nombreuses réalités locales, montrant comment, à travers le dialogue œcuménique, il est possible de vivre une «saison renouvelée». Le travail quotidien des chrétiens dans la société contemporaine avait démontré comment l’injustice peut être dénoncée et la paix construite.
Le partage de nombreuses expériences du pèlerinage a permis de mettre en évidence la façon dont ce projet a donné un réel espoir d’accueil et de dialogue dans un monde qui semble être de plus en plus dominé par la peur des autres.
Le pasteur Olav Fykse Tveit a qualifié l’Église en Pèlerinage de «peuple défini par l’espérance. Il ne s’agit pas d’un optimisme généralisé, mais plutôt de transmettre un motif et une incitation à l’espérance. Cela demande souvent d’être capable de voir au-delà de ce que l’on voit et d’attendre quelque chose de plus, quelque chose d’autre, de rechercher la justice et la paix, et rien de moins. L’espérance est un critère de notre foi chrétienne.»
Le Comité central, qui se réunit tous les deux ans, est élu au cours de l’Assemblée pour être l’organe directeur suprême du COE entre deux assemblées. En plus d’Agnès Abuom et du pasteur Tveit, le métropolite Gennadios de Sassima et l’évêque Mary Ann Swenson, tous deux vice-présidents du Comité central du COE, font également partie de la direction. Cette dernière est chargé de mettre en œuvre les politiques adoptées par l’Assemblée.
Quelques autres sujets figuraient à l’ordre du jour de la réunion du 14 et 15 mars: les rapports de la Commission des Églises pour les affaires internationales; la conférence mondiale sur la mission en Tanzanie, en 2018; les informations de la Commission de Foi et constitution; ainsi que la rencontre à Uppsala en 2018 avec l’Alliance ACT, réseau de 144 Eglises associées au COE et la Fédération luthérienne mondiale (FLM), sur le thème de la diaconie œcuménique et l’accueil des réfugiés. (cath.ch/com/gr)