Mgr Gmür appelle les catholiques à célébrer la Réforme
«Non seulement nous pouvons, mais nous devons célébrer ensemble!», affirme Mgr Felix Gmür. Dans sa lettre pastorale de février 2017, l’évêque de Bâle souligne certains effets positifs de la Réforme protestante, dont les célébrations des 500 ans se déroulent cette année.
«Des réformes et un renouveau étaient nécessaires, en ce temps-là comme ils le sont aujourd’hui», note Mgr Gmür à propos du mouvement lancé en 1517 par Martin Luther. L’évêque évoque ainsi le risque pour l’Eglise de se complaire dans l’immobilisme. «La stagnation signifie que l’Eglise cesse de se purifier. Elle s’éloigne alors de son origine et des gens», avertit-il dans sa lettre pastorale. Le prélat relève qu’au XVIe siècle, «l’Eglise catholique prenait la direction de la déchéance spirituelle et morale». Pour lui, les premiers réformés insistaient, par exemple, à raison sur le fait que le croyant peut rencontrer Dieu directement et librement.
Ne pas ignorer les différences
Les changements font partie de la vie. «Il y a toujours et il y aura toujours des réformes dans l’histoire de l’Eglise», affirme Mgr Gmür. Même si ces réformes peuvent «purifier la communauté ecclésiale», l’évêque note qu’elles mènent parfois, comme il y a cinq siècles, à des divisions. Le prélat estime qu’il ne faut pas pour autant accepter les conséquences négatives de celles-ci. «Au lieu de séparation, l’Eglise a besoin de réconciliation», assure-t-il. Cette dynamique ne doit cependant pas mener à ignorer les différences entre les confessions. Pour l’évêque de Bâle, il s’agit ainsi de les reconnaître réciproquement et avec amitié. Il préconise un dialogue œcuménique qui mette l’accent «sur ce qui nous unit vraiment».
Prier ensemble
L’évêque de Bâle encourage ainsi les fidèles à s’engager dans des manifestations ou des projets interconfessionnels. Il mentionne entre autres la prière de Taizé ou le travail des œuvres d’entraide chrétiennes. En Suisse, les organisations catholique Action de Carême (AdC) et protestante Pain pour le prochain (PPP) collaborent par exemple activement depuis déjà de nombreuses années. «Comment commémorer la Réforme en tant que catholiques?», s’interroge finalement Mgr Gmür. Il estime que les fidèles doivent le faire en agissant ensemble en faveur de l’unité, en confessant leur foi ensemble, en souffrant également ensemble et, surtout, en priant ensemble. Car, «la prière est la célébration de la miséricorde de Dieu». (cath.ch/com/rz)
Texte intégral [PDF] de la lettre pastorale