Le Bénin exemple de cohabitation entre religions
Après deux jours au Bénin, le groupe d’experts de la Conférence des évêques suisses tire un premier bilan très positif de sa visite dans ce petit pays d’Afrique occidentale.
Le but du voyage est d’étudier le modèle béninois de tolérance et de dialogue entre les communautés religieuses. En trois questions, Walter Müller, chargé d’information de la CES et membre de la délégation helvétique a décrit pour cath.ch les premières étapes de cette visite.
Comment s’est passé le début de votre visite?
Nous avons d’abord participé au symposium intitulé «Le vivre ensemble au Bénin et en Suisse en appartenant à des communautés religieuses différentes. Rencontrer l’autre dans sa différence – défis, risques et chances». Ce colloque a rassemblé quelque quatre cents personnes, représentants des diverses communauté religieuses, du monde académique, des autorités civiles, mais aussi des chefs traditionnels et des étudiants. La cohabitation pacifique entre chrétiens (43%), musulmans (25%) et religions autochtones (17,3%) a été au centre des exposés et des débats. Des membres de notre groupe ont aussi présenté la situation en Suisse.
Notre délégation de sept personnes a répondu à une invitation de la Fondation genevoise Espace Afrique, créée par l’entrepreneur béninois Samuel Dossou-Aworet pour le développement de l’Afrique et la promotion de ses valeurs.
Quels liens l’Eglise suisse a-t-elle avec le Bénin?
Un autre élément important de ce début de voyage a été la visite du séminaire de Saint Gall à Ouidah. Dans les années 1930, le diocèse de Saint-Gall a payé la construction du premier séminaire du Bénin. Le Grand séminaire de Saint-Gall reste le centre de formation le plus important du pays. Il est toujours soutenu par les catholiques du diocèse de Suisse orientale. Moi-même, en tant que natif du diocèse de Saint-Gall, j’ai eu beaucoup de plaisir à y apporter les salutations de l’évêque.
A Ouidah, nous avons encore visité le musée de la traite négrière. Avant d’être cédé à la France, Ouidah était en effet un comptoir portugais, d’où partaient les bateaux d’esclaves.
Quel est votre programme pour la suite du séjour?
Les jours prochains seront consacrés à des visites de terrain dans les diverses régions du pays. Le but du voyage est d’étudier le modèle béninois de tolérance et de dialogue entre les communautés religieuses. Il faut se souvenir que les religions ont joué un rôle important pour une transition pacifique après la fin du régime marxiste de Matthieu Kerekou en 1990. Depuis, le Bénin se caractérise par la stabilité remarquable des conditions sociales et étatiques, malgré des troubles récurrents dans les pays voisins: Nigeria, Niger, Burkina Faso, Togo. (cath.ch/mp)