Egypte: une explosion tue 25 personnes dans une église copte du Caire
Au moins 25 personnes ont été tuées dans une explosion survenue dans la matinée du 11 décembre 2016, dans une église contiguë à la cathédrale copte orthodoxe Saint-Marc du Caire, en Egypte. L’attaque n’a pas été revendiquée.
L’explosion a eu lieu vers 10h00, en pleine célébration dominicale, dans l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, qui jouxte la cathédrale copte Saint-Marc. L’office religieux était célébré dans cette église alors que la cathédrale, siège du pape de l’Eglise copte, Tawadros II, est en rénovation.
Aucune revendication
L’attentat n’a, jusque-là, pas été revendiqué. Les services de police ont saisi les caméras de sécurité du lieu pour en examiner le contenu. L’explosion, selon un bilan provisoire, a fait 25 tués et une trentaine de blessés. L’engin explosif était constitué de 12 kilos de TNT.
Cette explosion est la troisième du week-end, après celle de vendredi qui a tué six policiers et en a blessé trois autres dans le quartier de Giza’s Haram et une autre, sur la route internationale à Kafr El-Sheikh, tuant un civil et blessant trois policiers.
Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier contre la communauté chrétienne dans un passé récent. Le 1er janvier 2011, un attentat non revendiqué avait alors fait 23 morts et 79 blessés à la sortie d’une église copte après la messe du nouvel an à Alexandrie, la deuxième ville du pays.
Trois jours de deuil national
Le président égyptien, Abdel-Fattah al Sissi a décrété un deuil national de trois jours et parle de l’attaque comme «un acte de guerre à l’encontre du grand peuple égyptien».
L’imam de la plus haute institution de l’islam sunnite en Egypte, Al-Azhar, a condamné l’attaque. Dans un communiqué, Ahmed al-Tayeb a qualifié l’attentat meurtrier d’explosion terroriste infâme qui a visé des âmes innocentes.
Tensions communautaires
Ces derniers mois, les attaques se sont multipliées contre la communauté copte en Egypte, explique le site de Radio Vatican. Cet été, des maisons de familles chrétiennes ont été prises pour cible, notamment dans plusieurs villages de la province de Minya, en Haute-Egypte.
Le patriarche copte-orthodoxe Tawadros II, le grand imam d’Al-Azhar, le Sheikh Al-Tayyeb et le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi avait alors, chacun à leur tour, appelé au calme et à la raison, et averti du danger que représentaient les violences sectaires pour l’unité de la nation.
Les tensions confessionnelles ne sont pas chose nouvelle en Egypte ; mais leur aggravation serait cette fois due à un projet de loi sur la construction d’églises. Fin août, après des mois d’âpres négociations, le synode de l’Eglise copte-orthodoxe avait annoncé être parvenu à un accord avec le gouvernement égyptien sur ce projet de loi, abrogeant la législation en vigueur, datant de l’ère ottomane et très restrictive à l’égard des édifices chrétiens. (cath.ch/ag/rv/bh)