La diplomatie vaticane vue d’une ambassade
Dans un article publié sur le site du ministère britannique des Affaires étrangères, le 29 novembre 2016, la toute nouvelle ambassadrice du Royaume-Uni près le Saint-Siège, Sally Axworthy, donne son regard neuf sur les particularités de la diplomatie vaticane se prêtant au jeu des différences-ressemblances avec celle de son pays.
Au chapitre des ressemblances, se trouve le fait que le Saint-Siège a des ambassadeurs – les nonces – et un «quartier général», la Deuxième section de la Secrétairerie d’Etat. Autre similarité: le Vatican suit et analyse tous les conflits du monde, et il est représenté aux Nations Unies, à l’OSCE et dans les autres organisations internationales.
47 conseillers seulement pour le pape
Au rang des différences, remarque la diplomate, figure le fait que le Saint-Siège ne poursuit pas d’objectifs nationaux, comme le développement de sa richesse. La diplomatie papale est au contraire centrée sur des «objectifs pastoraux» et la vie des 1,3 milliard de catholiques dans le monde.
«La pensée du Vatican se situe sur le long terme et se concentre sur le bien commun», écrit encore Sally Axworthy. Le Saint-Siège tente la plupart du temps de rester «neutre» sur les questions temporelles et politiques. Mais le pape François peut aussi avoir une «audace prophétique», fait-elle remarquer en le citant, lorsqu’il s’agit notamment de dénoncer la corruption.
Que la parole pour influencer l’opinion
Autre différence: alors que le Foreign office, ministère des affaires étrangères du Royaume-Uni, met en place des actions de lobbying, de communication, de propositions à l’ONU pour tenter d’appliquer sa politique, le Saint-Siège et le pape n’ont que la parole pour tenter «d’influencer l’opinion globale et de changer le comportement des gens». Et pour cela, la Secrétairerie d’Etat n’a en tout et pour tout que 47 personnes à la Deuxième section, constate-t-elle, lesquels ont avant tout un rôle de «conseil et d’expertise» auprès du pontife.
Il arrive cependant, nuance la diplomate britannique, que le Saint-Siège ait une intervention directe dans la politique internationale. Ce fut le cas lors du rétablissement des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba, ou dans le soutien au processus de paix, en Colombie et au Venezuela.
Sally Axworthy, mariée et mère de quatre enfants, a présenté ses lettres de créances au pape François le 19 septembre dernier. (cath.ch/imedia/ap/rz)