Jubilé et vie personnelle, les réponses du pape à la TV italienne   

Le pape François a accordé un entretien d’une quarantaine de minutes à la chaîne italienne TV2000, à l’occasion de la clôture de l’Année sainte de la miséricorde, le 20 novembre 2016. Devant le directeur de la chaîne Paolo Ruffini et le directeur de l’information Lucio Brunelli, le pape s’est confié sur sa vie personnelle et est revenu sur le jubilé de la miséricorde.

Questionné au sujet des tentations qu’il peut subir, le pape a reconnu qu’elles étaient les mêmes que pour tous: «ce sont les faiblesses de personnalité que le diable utilise toujours pour entrer, telles que l’impatience, l’égoïsme, ainsi qu’un peu de paresse».

Au sujet de ceux qui parlent mal de lui, le pontife a estimé qu’il le méritait, «parce que je suis un pécheur (…) je le mérite pour tout ce que le détracteur ne sait pas», a-t-il confié. Dans le même temps, le pontife a souligné qu’il trouvait «indigne» de «flatter une personne pour un but, caché ou visible, afin d’obtenir quelque chose pour soi-même».

Le pape dort bien

Le pape François, qui va célébrer ses 80 ans le 17 décembre prochain, a aussi abordé la question de sa santé. Faisant part de douleurs à la colonne, le pontife a assuré qu’il faisait juste ce qu’il pouvait. «Pas plus,  en ce sens je me mesure un peu», a-t-il noté. Le successeur de Pierre a enfin confié qu’il dormait bien, y voyant une grâce du Seigneur. «Sans doute que cela aide à la santé», a-t-il considéré. Un sommeil si profond qu’il ne s’est pas même réveillé la nuit des tremblements de terre: «je n’ai rien senti du tout! Non vraiment, je dors six heures par nuit, mais comme une souche». Son remède contre le stress? «Je prie, cela m’aide beaucoup», a-t-il fait savoir.

L’argent, mère de tous les vices

Le pontife a ensuite mis en garde contre l’argent, qu’il considère comme «le plus grand ennemi de Dieu». «Le diable entre toujours par les poches. C’est sa porte d’entrée», a-t-il fait remarquer avant d’énumérer les vices qui peuvent en découler: «saint Ignace nous enseigne dans ses Exercices qu’il existe trois étapes: d’abord la richesse qui commence à corrompre l’âme; ensuite la vanité, une vie vaine, faite de paraître et de semblant, et puis vient l’arrogance et l’orgueil. C’est à partir de là que naissent tous les péchés». Mais la toute première étape, c’est l’argent, a-t-il conclu, le manque de pauvreté.

Contre la réclusion à vie

Au sujet des peines de prison, le pape a dénoncé la réclusion à perpétuité, qui équivaut selon lui à une peine de mort sous un autre nom. «Il n’y a pas de vraie peine sans espérance», a-t-il jugé, préconisant qu’une prison puisse ressembler au purgatoire, afin de préparer à la réinsertion.

Revenant sur le jubilé de la miséricorde, le pape s’est félicité qu’il ait été suivi dans tous les diocèses du monde, estimant que cela «l’a un peu universalisé». «Cela a fait tant de bien, parce que c’était toute l’Eglise qui vivait ce jubilé», a-t-il poursuivi, confiant que «le Seigneur fera grandir de bonnes choses, simples, quotidiennes, dans la vie des gens, mais pas spectaculaires». (cath.ch-apic/imedia/ah/rz)