Regard sur l'Année sainte écoulée, avec Béatrice Vaucher, déléguée du vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, l'abbé Christophe Godel. (Photo: Grégory Roth)
Suisse

Christophe Godel: «Nous ne fermerons pas la Porte de la miséricorde»

A la Basilique Notre-Dame à Lausanne, la Porte de la miséricorde ne sera pas fermée à la clôture de l’Année sainte, les 19 et 20 novembre 2016. Elle sera placée à l’entrée de l’église où, à l’issue de la célébration, elle sera traversée une dernière fois. Les fidèles sont invités à rejoindre le monde. Tel est la symbolique expliquée par l’abbé Christophe Godel, vicaire épiscopal pour le canton de Vaud.

L’heure est à la clôture de l’Année de la miséricorde. C’est aussi le moment pour Christophe Godel, et sa déléguée Béatrice Vaucher, de revenir sur les événements marquants de ce Jubilé. Le constat est évident: la basilique Notre-Dame de Lausanne constitue un véritable lieu de rassemblement de tous les catholiques du territoire vaudois.

«Dès le départ, il y a eu la volonté d’ouvrir une seule Porte sainte pour tout le canton, se rappelle Béatrice Vaucher. Un lieu autour duquel j’ai observé un engagement fort de la part de l’ensemble des unités pastorales, sans oublier le soutien des communautés linguistiques et des bénévoles. Il y a eu en moyenne une bonne centaine de personnes à chaque ‘Journée de la miséricorde’». Elle fait référence aux dix samedis organisés à la basilique Notre-Dame, à raison d’une fois par mois depuis le lancement de l’Année sainte, le 8 décembre 2015.

Une participation intergénérationnelle

Après un temps d’accueil, les participants étaient invités à parcourir le «Chemin de la miséricorde«. Puis un atelier biblique ou un atelier sur les «5 langages de la réconciliation» leur était proposé, suivi d’une conférence, avant de terminer par la messe, présidée par l’abbé Christophe Godel. Les responsables relèvent une participation intergénérationnelle: des familles, des enfants, des ados, des confirmands, de personnes âgées. Une impulsion due à la présence de la Porte sainte, expliquent-ils.

Lausanne le 18 août 2016. Chemin de la miséricorde dans la basilique de Notre-Dame de l'Assomption. Un balisage au sol, entraîne le pèlerin sur le chemin de la miséricorde. (Photo: B. Hallet) Chemin de la miséricorde dans la basilique de Notre-Dame de l’Assomption. (Photo: B. Hallet)

«Dans le reste du canton, il y a eu beaucoup d’initiatives locales, proposées par les paroisses, les missions linguistiques et les différents départements», remarque Christophe Godel. Il relève entre autres les «24 heures pour le Seigneur» durant le mois de mars 2016, où toutes les paroisses du canton, indique-t-il, ont joué le jeu et organisé quelque chose sur le thème de la réconciliation. Il évoque un spectacle créé sur le martyre de saint Jean Baptiste. Ou encore l’accueil de reliques de Jean-Paul II à l’église Saint-Etienne à Lausanne, organisé par la communauté polonaise.

«Maintenant, lorsqu’on pense ‘Dieu’, on pense ‘miséricorde’»

«Un des fruits principaux de l’Année, c’est que le mot ‘miséricorde’ est vraiment associé à Dieu, déclare le prêtre. Maintenant, lorsqu’on pense ‘Dieu’, on pense ‘miséricorde’. Une nouvelle image de Dieu qui est passée à tous les niveaux de l’Eglise, y compris à l’intérieur [aux agents pastoraux, ndlr]. Le pape François a fait de la miséricorde un attribut central de Dieu!» Et Béatrice Vaucher d’ajouter: «La notion de miséricorde était peu connue! On associait la miséricorde plus à une démarche de réconciliation qu’à une véritable découverte du visage du Père.»

La miséricorde suscite de multiples engagements

Dans le parcours proposé, les pèlerins avaient la possibilité de rédiger un engagement qu’ils souhaitaient prendre. «Lorsque nous les lisons, nous sommes frappés par la multiplicité de ces engagements. Qu’ils soient personnels ou collectifs», rapporte la théologienne. Quelqu’un a écrit «Modérer ma parole». Une autre personne a souhaité «Dire bonjour, au revoir et merci», comme l’a rappelé le pape. La miséricorde a donc permis à certains de redécouvrir une attitude fondamentale de savoir-vivre, ou de vivre une réconciliation avec sa propre personne, et même quelques fois de sceller un véritable engagement de vie.

Une démarche commune et ecclésiale

Les rencontres de la miséricorde, un succès dans le canton de Vaud? «Au début, j’étais très sceptique, avoue la déléguée du vicaire épiscopal. Venant du département de la formation, je sais par habitude que pour amener du monde, il faut soit une tête d’affiche, soit une thématique qui attire. Et là, nous allions faire dix fois la même chose!» A l’heure du bilan, Béatrice Vaucher estime que si l’expérience a fonctionné, c’est que toutes les personnes se sont fédérées autour d’une démarche commune et ecclésiale.

«Il y a même une unité pastorale [l’UP de Morges, ndlr] qui a organisé un pèlerinage à huit reprises jusqu’à la basilique. Cela montre que l’événement est porteur. Et qu’il y a une volonté d’approfondir quelque chose de l’ordre de la foi», rapporte-t-elle.

«Parler de succès n’est peut-être pas le terme approprié, précise Christophe Godel. Nous sommes juste là pour favoriser une rencontre entre les pèlerins et Dieu. Ce qui se passe ensuite nous dépasse totalement. En revanche, l’expérience de ces journées de la miséricorde nous a paru comme un signe évident de continuer dans cette voie», se réjouit le vicaire épiscopal. Car nous avons le sentiment qu’elles ont répondu à un réel besoin».

Un lieu commun à tous

Ce constat amène les responsables du vicariat à poursuivre les «Journées de la miséricorde» à un rythme mensuel, au-delà de l’Année sainte. Et à l’occasion des 25 ans de l’érection de l’église Notre-Dame au rang de basilique (1992-2017), ils souhaitent que ce lieu soit au service de tous: par la vie liturgique, par la prière et par l’accueil. «Nous nous sommes rendus compte que la basilique, en plus d’être une église paroissiale, est un lieu commun à tous les catholiques du canton», rapporte Christophe Godel.

En semaine, nous pourrons bientôt participer à une messe supplémentaire, chaque jour à 12h20. L’exposition du Saint-sacrement sera prolongée jusqu’à 20h. Une nouvelle plage horaire de confession sera planifiée suite à la messe du matin. Enfin, après le carnet du pèlerin, un nouveau «carnet de la basilique» est en train d’être élaboré. Il proposera plusieurs démarches à vivre dans l’édifice jubilaire, mais également chez soi. (cath.ch/gr)

 

Les célébrations de clôture de l’Année de la miséricorde à la basilique Notre-Dame à Lausanne sont organisées les samedis 19 novembre 2016 à 18h et dimanches 20 novembre 2016 à 9h, 10h30, 17h30 et 20h.

 Le jour de fête des 25 ans de la basilique aura lieu le 9 septembre 2017 en présence de Mgr Charles Morerod. 

Regard sur l'Année sainte écoulée, avec Béatrice Vaucher, déléguée du vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, l'abbé Christophe Godel.
18 novembre 2016 | 11:23
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 4  min.
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