Intérieur de l'église de Xishiku, à Pékin, Chine (Photo Wikimedia Commons, Peter17)
Vatican

Chine: Le Saint-Siège rappelle l’interdiction d’ordonner des évêques sans son accord

En Chine, des ordinations épiscopales au sein de l’Eglise ›clandestine’ ont été conférées sans mandat pontifical, a admis le 7 novembre 2016 Greg Burke, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. Cinq à dix ordinations d’évêques effectuées sans l’aval du Saint-Siège seraient concernées, sur fond de tensions liées à la perspective d’un accord entre Rome et le gouvernement chinois.

Il s’agit notamment du cas de Mgr Paul Dong Guanhua, évêque ›clandestin’ non reconnu par Rome à Zhengding, dans la province du Hebei (est). Ce dernier a annoncé le 22 mai dernier qu’il avait été ordonné évêque il y a 11 ans, dans le secret et sans l’accord de Rome.

Informé de la situation, le Saint-Siège avait demandé à Mgr Dong de ne pas exercer son ministère, ce qui a été le cas jusqu’à septembre dernier, selon l’agence Eglises d’Asie. Mgr Dong est alors apparu portant la mitre et la crosse épiscopales et a lui-même ordonné un autre évêque sans autorisation.

Excommunié de fait

Jusqu’en 2007, les évêques chinois pouvaient être ordonnés sans en référer au pape, selon des dispositions spéciales révoquées par la lettre aux catholiques chinois du pape Benoit XVI, en 2007. Le 13 septembre dernier, Mgr Dong a par conséquent été excommunié latae sententiae – par le fait même – pour avoir ordonné un évêque sans l’accord du Saint-Siège.

«Le Saint-Siège n’a autorisé aucune ordination, et n’était officiellement pas informé de tels événements», a précisé Greg Burke. Si de telles ordinations étaient avérées, elles constitueraient une grave violation du droit canon.

Grandes tensions dans l’Eglise en Chine

Il y aurait entre cinq et dix évêques ordonnés ces dernières années de cette manière, sans l’aval du pape, affirme l’agence Eglises d’Asie. Ces tensions seraient provoquées par la perspective d’un accord dans les négociations entre le Saint-Siège et le gouvernement chinois, qui durent depuis 2014. Parmi les enjeux, le pardon que le pape François pourrait accorder à huit évêques, de l’Eglise ›officielle’ cette fois, également ordonnés de manière illégitime sans le consentement de Rome.

L’Eglise catholique en Chine est divisée entre une partie officielle, sous la tutelle de l’Association patriotique des catholiques chinois, inféodée au gouvernement, et l’Eglise ›clandestine’, qui refuse cette tutelle. Selon Eglises d’Asie, il existerait un risque de schisme au sein de l’Eglise en Chine, du fait du sentiment d’isolement que les catholiques ›clandestins’  peuvent ressentir face à la perspective de devoir un jour être intégrés à une Eglise ›officielle’ sous contrôle du régime. (cath.ch-apic/imedia/ap/mp)

Intérieur de l'église de Xishiku, à Pékin, Chine (Photo Wikimedia Commons, Peter17)
7 novembre 2016 | 16:02
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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