Diocèse de LGF: Les catholiques genevois se sentent bien dans le diocèse
Les catholiques genevois se sentent bien dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF). L’analyse des résultats du «référendum» de 2015 auprès des agents pastoraux sur la création d’un diocèse à Genève et les consultations qui ont suivi ont livré leur verdict: l’heure n’est pas au «GExit».
Pour l’évêque diocésain, Mgr Charles Morerod, cité par le Courrier pastoral de novembre 2016, «l’indécision est trop grande». Il l’a déclaré en clôturant la session diocésaine qui s’est tenue en octobre dernier à Genève.
«Si on analyse le résultat du sondage sur un éventuel redécoupage du diocèse de LGF, lancé en mars 2015 par Mgr Morerod, on se rend compte que le lien de Genève avec le reste du diocèse est profitable», confie à cath.ch l’abbé Philippe Matthey, ancien délégué épiscopal à Genève.
Pas envie de faire sécession
L’abbé Matthey relève que la revendication d’un évêché catholique à Genève n’est pas le souhait majoritaire des catholiques du bout du Lac: un diocèse exigerait de nouvelles structures, qui s’ajouteraient à celles existantes…
A titre personnel, plaisante-t-il, il verrait une telle réalisation comme une ‘genevoiserie’ de plus. Dans les faits, Genève n’a aucune envie de faire bande à part: «Il n’y a pas vraiment le désir de se séparer, d’alourdir les structures, alors que cela fonctionne bien. Il ressort que la majorité veut garder les liens positifs avec le reste du diocèse!»
Le sondage sur un éventuel redécoupage du diocèse de LGF a mis en évidence une grande incertitude, confirmée par les diverses consultation. Personne ou presque «n’est complètement convaincu du oui ou du non«, a affirmé Mgr Morerod. Il a expliqué qu’avec le départ de Mgr Pierre Farine, l’évêque auxiliaire à Genève qui avait atteint l’âge de la retraite en 2015, il s’était dit que «c’était le moment de poser la question». Mais il a estimé que s’il n’y avait pas de conviction plus affirmée de la part des personnes qui auraient dû porter le projet, il valait mieux ne pas le réaliser. C’est la conclusion qu’il a tirée des résultats de la consultation.
Une majorité d’indécis
La consultation sur le redécoupage faisait suite au constat d’un diocèse trop grand, trop diversifié, et à la crainte de l’évêque d’en devenir plus un administrateur qu’un pasteur. Le sondage adressé le 30 mars 2015 par Mgr Morerod aux 842 prêtres, diacres, agents pastoraux laïcs ou communautés religieuses de son diocèse comportait trois questions: «Est-il opportun de redécouper le diocèse? Faut-il créer un diocèse de Genève? Quel autre découpage?»- et la possibilité de partager des commentaires.
A la question «Faut-il créer un diocèse de Genève?», 44 % avaient répondu «oui», 35 % «non” et 21 % se disaient «indécis». Au sein des participants genevois, peut-on lire dans le Courrier pastoral, ce sont 46 % qui se prononçaient en faveur de la création de leur propre diocèse. Mais «en lisant les réponses détaillées, on voit qu’en fait les oui et les non sont presque toujours indécis», avait expliqué Mgr Morerod. Il avait par ailleurs souligné le faible taux de participation (36%) à la consultation. Le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg – appellation historique depuis 1924 – comprend aussi le canton de Neuchâtel. Il recoupe quelque 700’000 catholiques. D’un point de vue pastoral, le diocèse se divise en cinq vicariats épiscopaux (un par canton et un pour les germanophones). D’un point de vue administratif et financier, en quatre corporations ou fédérations ecclésiastiques. Fribourg est le siège du diocèse. (cath.ch-apic/cp/sba/be)