Caritas Suisse plaide pour une «migration équitable»

Les personnes ayant fui leur pays à cause d’un conflit ou pour échapper à la pauvreté travaillent souvent dans des conditions précaires et indignes, note Caritas Suisse dans sa nouvelle prise de position intitulée «Le droit à la dignité humaine dans la migration du travail».

L’œuvre d’entraide catholique plaide pour une «migration équitable». La migration contribue certes au développement, et c’est aussi vrai de la migration du travail due à la pauvreté ou aux conflits dans les pays du Sud. La migration doit cependant satisfaire aux standards imposés par les droits de l’homme, estime l’organisation basée à Lucerne.

Dans son document, Caritas Suisse expose les violations du droit à la dignité humaine apparaissant très fréquemment dans les migrations Sud-Sud. Elle énumère les approches que la Suisse peut adopter pour imposer le respect des droits de l’homme et un «travail décent».

Article 7 de la Constitution suisse

La Constitution suisse inscrit dans son article 7 que «la dignité humaine doit être protégée et respectée». Cette inscription est valable pour le monde entier et le gouvernement suisse doit s’engager en conséquence pour l’inviolabilité de la dignité humaine partout dans le monde, également en ce qui concerne la migration du travail.

Les objectifs de la «migration équitable», tels qu’ils sont inscrits dans le programme de l’Organisation internationale du travail (OIT) proposent à cet effet un cadre d’action convaincant, estime Caritas Suisse. En outre, l’engagement de la Suisse pour agir découle de son approbation à l’application de l’Agenda 2030 du développement durable.

Aujourd’hui dans le monde, près de 250 millions de personnes vivent en dehors de leur pays d’origine. Dans les régions en développement, cent millions de personnes ont migré d’un pays à l’autre ou dans leur pays même, espérant échapper à la pauvreté, à l’absence de perspectives et à la violence.

Dans les Pays du Golfe, les migrants sont très souvent exploités

Près de 25 millions de personnes migrantes vivent dans les seuls Pays du Golfe, une main-d’œuvre provenant des pays en développement. «Elles sont très souvent victimes de différentes formes d’exploitation et de discrimination au moment du recrutement, lors de leur voyage ou sur leur nouvelle place de travail, souvent victimes d’intermédiaires sans scrupules».

Ces migrants sont exploités comme domestiques, victimes du trafic d’êtres humains et de la prostitution ou sont privés de toute protection juridique parce qu’ils sont en situation irrégulière. «Cette situation concerne des millions de jeunes et d’enfants».

La migration peut offrir des perspectives aux gens dans la mesure où elle leur permet de vivre et de travailler dans des conditions dignes. La revendication d’un «travail décent» est la pierre d’angle d’une migration équitable et fait partie des objectifs de l’Agenda 2030 du développement durable. Les éléments centraux du travail décent sont une réglementation contractuelle des conditions de travail, un revenu décent, la sécurité sur la place de travail, la protection sociale des familles, des possibilités de développement personnel et d’intégration sociale, et l’égalité des chances et de traitement entre femmes et hommes.

Dans sa nouvelle prise de position, Caritas Suisse montre les abus commis dans le cadre de la migration du travail Sud-Sud qui découle de la pauvreté, et énumère les approches que la Suisse peut adopter dans sa politique extérieure et dans le cadre de sa coopération internationale pour imposer le respect des droits de l’homme dans le travail décent. (cath.ch-apic/com/be)

 

Travailleurs migrants à Doha
2 novembre 2016 | 14:45
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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