Suède: Aux catholiques, le pape demande d’être «doux et humbles de cœur»

Au deuxième jour de son voyage en Suède, le pape François a célébré la messe de la Toussaint, le 1er novembre 2016, pour les fidèles catholiques rassemblés dans le froid sur les gradins du stade  Swedbank de Malmö.

Le pontife romain a exhorté les catholiques minoritaires à une sainteté ordinaire qui consiste à être «doux et humble de cœur».

Aucune messe publique n’était prévue à l’origine pour ce 17e voyage apostolique, qui se voulait avant tout œcuménique. Mais devant l’insistance de la petite minorité catholique  de Suède – une communauté jeune, vivante, et où les vocations fleurissent, constituée en grande majorité d’immigrés asiatiques, africains, moyen-orientaux, européens –  le pape avait décidé de prolonger son séjour, afin de célébrer la solennité de la Toussaint avec eux.  La foule le lui a bien rendu, qui l’a applaudi avec enthousiasme, brandissant des drapeaux du monde entier, représentant la grande diversité des catholiques vivant en Suède.

Le pape dresse la «carte d’identité» du chrétien

Au cours de son homélie prononcée devant 15’000 personnes, dont des délégations œcuméniques, le pape François a médité sur la fête de la sainteté que constitue la Toussaint. Une sainteté qui ne se manifeste pas toujours dans de grandes œuvres, mais qui consiste aussi à vivre fidèlement et chaque jour les exigences du baptême.

S’appuyant sur l’évangile du jour, celui des béatitudes proclamées par le Christ sur une montagne de Galilée (Mt 1, 5-12), le successeur de Pierre a dressé la «carte d’identité» du chrétien, qui consiste à être «doux et humble de cœur» et à laisser de côté ce qui divise.

La sainteté simple et cachée

Il peut s’agir d’une existence simple et cachée, d’un amour fidèle jusqu’à l’oubli de soi-même et jusqu’au don total de soi aux autres. Le pape a notamment pris l’exemple de ces pères et mères qui se sacrifient pour leurs familles, en renonçant à tant de projets personnels. La caractéristique des saints est d’être réellement heureux, a-t-il expliqué, car «ils ont trouvé le secret de ce bonheur authentique, (…) qui a sa source dans l’amour de Dieu».

Chemin de vie, cette attitude de «mansuétude» du cœur est celle de celui qui n’a rien à perdre – car «son unique richesse est en Dieu», a poursuivi le pape. Elle permet d’affronter les souffrances et les angoisses de notre époque, et d’avancer vers l’unité des chrétiens, a-t-il encore affirmé, dans un pays où cohabitent des populations très diverses. Les catholiques représentent environ 2% de la population.

«Bienheureux ceux qui supportent avec foi les maux que d’autres leur infligent et pardonnent du fond du cœur (…), a décliné le pape sur le modèle des béatitudes, bienheureux ceux qui prient et travaillent pour la pleine communion des chrétiens…»

Différences concernant les femmes prêtres

A la fin de son homélie, le pape François a confié la recherche de la pleine communion et de la «sainteté dans l’unité» à la Vierge Marie, à qui ce pays a été consacré en 2014. Une grande statue de la Vierge était disposée devant l’autel. Le départ du chef de l’Eglise catholique à l’aéroport international de Malmö a lieu, après un congé officiel à 12h30, pour une arrivée à l’aéroport romain de Ciampino à 15h30.

Dans un entretien au quotidien suédois Dagens Nyheter, le 31 octobre, le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, avait reconnu que l’organisation de ce voyage n’avait pas été facile, notamment du fait des différences concernant les femmes prêtres dans l’Eglise luthérienne.  (cath.ch-apic/imedia/ap/be)

Le pape François célèbre la Toussaint en Suède (capture d'écran CTV)
1 novembre 2016 | 11:40
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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