L'Irak doit respecter les droits des chrétiens
Il faut que la composante chrétienne en Irak soit libérée de toute discrimination et que les droits des chrétiens soient protégés comme ceux de tous les autres Irakiens, dans les faits et non par de belles paroles, conformément à la Constitution. Tel est le message des représentants des Eglises chrétiennes d’Irak réunis le 30 octobre 2016 à Erbil.
En ce qui concerne la gestion politique et administrative de la plaine de Ninive, à peine libérée du joug des djihadistes du prétendu Etat islamique, il faudra trouver et mettre en place des modalités acceptables, conformes aux dispositions de la Constitution irakienne, estiment les responsables religieux. Mais pour le moment, cette question ne représente pas la priorité. «Il est préférable de laisser ce problème pour la phase suivant la libération et le retour des évacués ainsi que leur réinsertion», après que les villes et villages auront été débarrassés des mines et l’usage des maisons et des infrastructures assuré. «Ce n’est qu’alors qu’il sera possible de discuter de l’avenir politique de la plaine de Ninive au travers d’un dialogue pacifique et serein avec les parties intéressées».
Tel est le message clef lancé par les patriarches et les évêques des Eglises autochtones en Irak, réunis le 30 octobre, au siège du patriarcat chaldéen d’Ankawa, faubourg d’Erbil. Les responsables ont fait le point sur les nouvelles perspectives qui s’ouvriront dans la région lorsque Mossoul sera également libérée des milices du prétendu Etat islamique.
Les chrétiens composante originaire de l’Irak
«Les chrétiens constituent une composante originaire de l’Irak, indique le compte rendu final de la réunion, relayé par l’agence missionnaire vaticane Fides. Ils ont toujours apporté une contribution précieuse en termes de modération et d’ouverture envers les autres composantes ethniques et religieuses de la région. Après les violences et les crimes subis de la part des djihadistes, leur apport semble encore plus nécessaire pour aider à la réconciliation et à la coexistence pacifique.»
C’est pourquoi, soulignent les chefs des Eglises, il faut que la composante chrétienne soit libérée de toute discrimination et que les droits des chrétiens soient protégés comme ceux de tous les autres irakiens, dans les faits et non par de belles paroles, conformément à la Constitution.
Les patriarches et évêques irakiens présents rendent hommage avec gratitude à toutes les forces militaires impliquées dans la libération de la plaine de Ninive, y compris les unités de protection populaire formées par des chrétiens. Les chefs des Eglises chrétiennes indiquent également avoir agendé une prochaine rencontre avec des parlementaires et des responsables d’organisations politiques chrétiens. (cath.ch-apic/fides/mp)