Les évêques philippins s’opposent à un projet de loi sur le mariage homosexuel
Plusieurs représentants de l’Eglise catholique philippine ont exprimé leur opposition à un projet de loi sur le mariage homosexuel. Ce projet est porté par un proche du président Rodrigo Duterte.
Avant d’être élu à la tête du pays, Rodrigo Duterte a été le premier maire à avoir fait signer une ordonnance «anti-discrimination» dans sa ville de Davao, sur l’île de Mindanao, rapporte l’agence d’information Eglises d’Asie.
Début octobre, le président de la Chambre des représentants, Pantaleon Alvarez, a annoncé son intention de déposer une proposition de loi légalisant l’union de couples de même sexes, «afin de montrer respect et dignité» aux Philippins homosexuels.« Selon Alvarez, proche du président Rodrigo Duterte, Son projet concerne d’abord les unions civiles et les clauses de la propriété conjugale: «Ma proposition est relative aux unions civiles. On ne s’immisce pas dans les affaires de religion. Ce n’est pas un problème si l’Eglise n’en veut pas.»
En réaction, les représentants de l’Eglise catholique ont maintenu que le mariage homosexuel était non seulement contraire à la loi divine, mais également aux lois naturelles et humaines. Mgr Honesto Ongtioco, évêque de Cubao, dans la banlieue nord de la capitale a affirmé respecter l’opinion de Pantaleon Alvarez, mais en tant que pasteur de l’Eglise, il maintiendra sa position. «Aux yeux de Dieu, un couple marié est composé d’un homme et d’une femme», a ajouté Mgr Ramon Arguelles, archevêque de Lipa, au sud de Manille.
Ministère pour les homosexuels
Le mois dernier, des représentants de l’Eglise ont annoncé la mise en place de ministères au sein des diocèses afin «d’aider à comprendre la réflexion de l’Eglise au sujet de l’attirance pour quelqu’un du même sexe». Pour Mgr Gilbert A. Garcera, évêque de Daet, au sud de l’île de Luzon, président de la Commission épiscopale pour la famille et la vie, l’objectif du ministère vise également à expliquer aux catholiques la position de l’Eglise sur le mariage. Citant l’exhortation apostolique du pape François, «Amoris lætitia», Mgr Garcera est convaincu que les individus attirés par d’autres personnes du même sexe «méritent l’aide et les conseils de l’Eglise».
Lutter contre les discriminations
Dans son discours à la chambre des représentants, Pantaleon Alvarez a également dit vouloir défendre les droits des bisexuels et transsexuels. En mai dernier, les Philippines ont élu, en même temps que Rodrigo Duterte, leur première députée transsexuelle, Geraldine Roman, à la suite de sa mère qui siégeait déjà au Congrès. Mariée à un ressortissant espagnol en Europe, Geraldine Roman, 49 ans, se déclare catholique et vient elle-même de déposer un projet de loi «anti-discrimination» à l’égard de la communauté LGBT.
Avant de devenir président des Philippines, Rodrigo Duterte, a été le premier maire à avoir signé, en 2012, une ordonnance anti-discrimination envers les minorités dans la ville de Davao, sur l’île de Mindanao. Le texte, qui vise à protéger les minorités – la communauté LGBT, les musulmans, les personnes avec un handicap et les peuples indigènes – impose des sanctions en cas d’infraction. Cela va d’une amende de 1’000 pesos (20 euros) jusqu’à 15 jours de prison en cas de récidive. Lors de la campagne présidentielle, Rodrigo Duterte s’était prononcé en faveur du mariage homosexuel mais contre la légalisation du divorce, encore interdit aux Philippines, et pour lequel l’archipel constitue encore une exception mondiale. (cath.ch-apic/eda/mp)