Père Rutishauser: Le nouveau supérieur des jésuites «ose prendre des décisions audacieuses»
Le Père Arturo Sosa, nouveau supérieur général de la Compagnie de Jésus, est «un homme expérimenté, qui sait écouter et ose prendre des décisions audacieuses», estime le Père Christian Rutishauser, provincial des jésuites de Suisse.
Le jésuite vénézuélien Arturo Sosa Abascal a été élu 31e supérieur général de la Compagnie de Jésus, le 14 octobre 2016 à Rome, lors de la 36e congrégation générale des jésuites. A presque 68 ans, il remplace le Père Adolpho Nicolás, en poste depuis 2008.
Le provincial des jésuites de Suisse connaît bien le P. Arturo Sosa
Le Père Christian Rutishauser, très satisfait de cette élection, connaît bien le nouveau supérieur général, car il œuvre depuis trois ans dans un groupe de réflexion sur les institutions jésuites à Rome dirigé par Arturo Sosa. Ce groupe de travail, confie-t-il à kath.ch, s’occupe notamment de l’Université pontificale grégorienne, de la revue Civiltà Cattolica, de l’Institut Biblique Pontifical ou encore de Radio Vatican. Le jésuite st-gallois était le conseiller venant d’Europe dans l’équipe d’Arturo Sosa.
Il considère que le nouveau supérieur général a le courage de prendre des décisions, ce qui est important pour la réorganisation des maisons jésuites de Rome: «Il y avait là des pas courageux à entreprendre!»
Qualités de médiateur dans les situations de tensions politiques
Le provincial des jésuites souligne que le Père Arturo Sosa, qui a étudié les sciences politiques au Venezuela, s’est distingué par ses qualités de médiateur dans les situations de tensions politiques. Il a été élu provincial des jésuites au Venezuela en 1996 et en 2004 désigné recteur de l’Université catholique du Tachira, à San Cristóbal, non loin de la frontière avec la Colombie.
Il a été appelé à la curie généralice en 2014 par le Père Adolfo Nicolas, supérieur général sortant, comme délégué pour les maisons et les œuvres interprovinciales. Cela concerne toutes les institutions dépendant directement du préposé général, de la Curie généralice elle-même à l’Université pontificale grégorienne, en passant par l’Observatoire du Vatican et les différents collèges internationaux.
Pour la première fois un non-Européen
Si le nouveau supérieur général est pour la première fois un non-Européen, en fait le premier successeur de saint Ignace de Loyola que la Compagnie élit en dehors de l’Europe depuis sa fondation au XVIe siècle, le Père Rutishauser rappelle que tous les supérieurs généraux n’ont pas œuvré en en Europe, mais sur d’autres continents: au Moyen-Orient, au Japon ou encore ailleurs. Maintenant c’est pour la première fois le contraire: un non-Européen dirige la Compagnie, mais il a l’expérience de l’Europe. Il a fait une partie de ses études à Rome.
Certes, le nouveau supérieur général est originaire d’Amérique du Sud, comme le pape François, mais le jésuite argentin n’a en aucune manière interféré dans le choix du nouveau supérieur général, affirme le Père Rutishauser: la Compagnie est sous cet aspect indépendante du Vatican. «Quand le pape François a été informé après l’élection, il a dit qu’il se réjouissait beaucoup!»
Pour le provincial des jésuites de Suisse, cette élection n’aura pas d’influence immédiate en Suisse. Le Père Christian Rutishauser étant élu pour une période allant jusqu’en 2018, il ne pense pas qu’il y aura des changements en ce qui le concerne. (cath.ch-apic/kath.ch/be)