Le château de Montségur, pris en 1244 après un siège de plusieurs mois (Photo: wikimediacommons)
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France: L'Eglise demande pardon aux Cathares

Le diocèse de Pamiers fait acte de repentance, ce dimanche 16 octobre 2016. A travers une démarche conduite par l’évêque, Mgr Jean-Marc Eychenne, l’Eglise demandera pardon pour le massacre de Montségur, en 1244. Avec sa caution, 200 Cathares avaient été brûlés vifs pour avoir refusé d’abjurer leur foi.

«Ce n’est pas un acte de désolidarisation», affirmait à France 3, Mgr Eychenne. Les gens qui ont commis cet acte «restent de notre famille. Mais nous souhaitons dire que, dans notre famille, il y a des gens qui se sont rendus coupables de choses dont on n’est pas très fier, dont on a honte et dont on est capable de pleurer aujourd’hui».

Ce massacre reste une blessure non cicatrisée dans l’imaginaire locale. «Elle a nourri au cours des siècles une logique de persécution, frappée d’anticléricalisme et d’opposition au Nord, synonyme d’envahisseur, explique le Père de la Portalière à l’hebdomadaire Famille Chrétienne. Cette blessure est la conséquence d’un fait réel, d’une violence faite à une population avec la caution de l’Eglise, poursuit le curé du lieu. Ce traumatisme a besoin d’un parole».

Dans le sillage du pape

C’est pour répondre à cette attente que l’évêque de Pamiers préside aujourd’hui une cérémonie œcuménique dans l’église de Montségur. Un temps qui se veut sobre au cours duquel sera lu l’acte de repentance. Une marche silencieuse prendra ensuite la direction du lieu où aurait été installé le bûcher. Cette démarche s’inscrit dans le sillage d’actes posés par le pape François qui a demandé pardon pour les actes commis par l’Eglise catholique envers l’Eglise vaudoise, des peuples sud-américains lors de la colonisation du continent ou encore envers les homosexuels.

«Certains chrétiens ne comprennent pas pourquoi nous faisons cela. Ils estiment qu’il y a prescription et qu’il n’est pas nécessaire d’aller remuer des histoires qui ont plus de sept siècles, regrette le père Édouard. Mais beaucoup sont aussi touchés par cette démarche symbolique». Pour lui, son actualité ne fait aucun doute. «Nous ne devons jamais oublier la dangerosité d’une alliance entre pouvoir temporel et spirituel. La foi ne s’impose jamais par la contrainte». (cath.ch/fc/com/pp)

Le château de Montségur, pris en 1244 après un siège de plusieurs mois
16 octobre 2016 | 16:12
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 1  min.
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