Contrer le terrorisme par la peine de mort? Inefficace et dangereux!
Prétendre lutter contre le terrorisme en rétablissant la peine de mort est inefficace et dangereux. C’est ce que rappelle l’ACAT-Suisse à l’occasion de la 14e Journée mondiale contre la peine de mort, le 10 octobre 2016. La peine de mort, bien loin de dissuader les terroristes de passer à l’acte, entraîne souvent un cercle vicieux de violences et de représailles.
L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-Suisse) et la Coalition mondiale contre la peine de mort axent leur campagne sur la problématique de la peine de mort pour terrorisme. En effet, face à la menace du terrorisme mondial, la peine capitale revient sur le tapis après de longues années durant lesquelles la tendance était à son abolition complète. Il apparaît pourtant que la peine de mort est bien loin de dissuader les terroristes de passer à l’acte.
La peine de mort a déjà été abolie complètement dans 104 pays, mais 65 autres la prévoient encore pour les cas de terrorisme. Or, les actes terroristes relèvent souvent de la compétence de tribunaux militaires ou d’autres tribunaux spéciaux qui ne se distinguent ni par le respect de la légalité, ni par la transparence des procédures.
Le cercle vicieux de la violence et des représailles
Les pays se retrouvent alors face à un cercle vicieux. Les groupes terroristes utilisent la violence officielle de l’État pour justifier leur propre violence. Et en sens inverse, l’Etat s’appuie sur la violence terroriste pour justifier la sienne. Le fait que la peine de mort n’a aucun effet dissuasif se vérifie particulièrement dans le cas de criminels qui n’ont pas peur de mourir en martyrs en commettant des attentats, relève l’ACAT
Même si la Suisse n’est actuellement pas concernée par de tels problèmes, il suffit d’observer les pays voisins pour constater que la simple proposition d’appliquer la peine de mort pour terrorisme n’est pas loin. Aujourd’hui, des politiciens français de droite réclament un référendum sur le rétablissement de la peine capitale. Même si cela relève souvent uniquement de la démagogie et du populisme, la peine de mort en tant que châtiment suprême revient sur le tapis.
Cette thématique à forte charge émotionnelle doit absolument être contrée dans le débat public. À l’occasion de la 14e Journée mondiale contre la peine de mort, l’ACAT-Suisse veut donc ses membres de sensibiliser l’opinion publique à cette question. (cath.ch-apic/com/mp)