Film "This is my land", de la réalisatrice franco israélienne Tamara Erbe. (Photo: DR)
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Jérusalem: Mgr Shomali rend hommage à Shimon Peres

«Nous avons perdu un grand homme, un homme de dialogue interreligieux et interculturel, un homme de paix. Prions afin qu’en Israël se lèvent des hommes comme lui parce que nous en avons tant besoin à notre époque». C’est en ces termes que Mgr William Shomali, évêque auxiliaire du patriarcat latin de Jérusalem, commente la disparition de l’ancien président israélien, Shimon Peres, mort le 28 septembre 2016, à l’âge de 93 ans.

Avant de devenir président de l’Etat d’Israël, de 2007 à 2014, Shimon Peres avait revêtu différentes hautes fonctions de gouvernement, y compris celles de Premier ministre – de 1984 à 1986 puis en 1995-1996 – et de ministre des Affaires étrangères (1986-1988, 1994-1995 et 2001-2002). En 1994, il s’était vu décerner le Prix Nobel de la paix en compagnie de Yitzhak Rabin et Yasser Arafat pour ses efforts dans le processus de paix au Proche-Orient, ayant culminé dans les accords d’Oslo.

Au cours de sa longue carrière politique, il a rencontré trois papes. Jean Paul II, Benoît XVI et François. Sa dernière rencontre avec l’actuel évêque de Rome a eu lieu au Vatican le 20 juin dernier. En octobre 2010, interpellé par la revue 30Giorni à propos des relations entre Israël et le Saint-Siège, l’alors président israélien avait répondu : «Les rapports sont les meilleurs possibles depuis deux mille ans. Des temps de Jésus à ce jour, nous n’avons jamais eu de meilleures relations».

Un bémol des Palestiniens et des Libanais

Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de la Palestine à l’Union européenne, a mis un bémol à ce concert de louanges sur les ondes de la Radio suisse romande (RTS la 1ere). La Palestinienne reproche à Shimon Peres, après l’assassinat d’Yitzhak Rabin et sa défaite électorale face à Benjamin Netanyahou, d’avoir renoncé à sa propre oeuvre d’Oslo pour rejoindre le camp d’Ariel Sharon qui en prônait la destruction. «Cela a été un désastre, c’est là qu’on a tué les accords d’Oslo.» Shimon Peres n’était pas un idéaliste, mais au contraire un grand pragmatique et très réaliste, a répliqué Leïla Sahid. «Sur le plan des paroles, il a exprimé, je pense sincèrement, des vœux de réconciliation israélo-palestinienne et israélo-arabe[…] mais ses actes ne correspondaient pas à ses paroles.»

A l’annonce de la mort de Peres, la presse libanaise n’a cependant pas omis de rappeler les ‘exploits’ de l’armée israélienne ayant conduit entre autres au massacre de Cana et de Nabatyé lors de l’opération des ‘raisins de la colère’ lancée en 1996 par Shimon Peres, alors premier-ministre. Les journaux évoquent aussi son rôle important dans le développement de l’arme nucléaire pour Israël. Il avait également cautionné et soutenu dans les années 1970 l’établissement de colonies juives dans les territoires de Cisjordanie occupée. (cath.ch-apic/fides/olj/rts/mp)

Film «This is my land», de la réalisatrice franco israélienne Tamara Erbe.
28 septembre 2016 | 16:21
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Cisjordanie (14), Israël (237), Liban (243), Palestine (138), Shimon Peres (5)
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