Rome confirme Mgr Shao Zhumin comme évêque de Wenzhou, en Chine
Pour le Saint-Siège, Mgr Pierre Shao Zhumin, membre de l’Eglise ‘clandestine’ chinoise est bien le successeur légitime de Mgr Vincent Zhu Weifang, évêque du Wenzhou, à l’est de la Chine, décédé le 7 septembre dernier.
Le bureau de presse du Saint-Siège précise, le 21 septembre 2016, dans un communiqué que cette désignation correspond à l’accord survenu avec Pékin en 2007. Le Vatican avait accepté alors la nomination à la tête du diocèse de Mgr Zhu Weifang, issu de l’Eglise ›officielle’, c’est-à-dire désigné par le gouvernement chinois. Mais à la condition de lui adjoindre un évêque coadjuteur, Mgr Shao Zhumin, issu de l’Eglise ‘clandestine’. Sa qualité de coadjuteur lui donnait le droit de succéder à Mgr Zhu.
Pékin pas d’accord
Pékin ne semble cependant pas faire la même interprétation de cet accord. En effet, dès avant la mort de Mgr Zhu Weifang, Mgr Shao Zhumin avait été ‘mis au vert’ et ensuite tenu à l’écart de la célébration des funérailles de son prédécesseur, visiblement pour empêcher sa reconnaissance par les catholiques locaux comme évêque de Wenzhou. Aucun prêtre de la partie ‘clandestine’ n’a pu assister à la messe ou à la cérémonie au cimetière.
Même s’il a fallu attendre quinze jours pour une communication officielle, le Saint-Siège ne semble donc pas vouloir céder face à Pékin. Il reste néanmoins très difficile de déterminer si cette affaire augure quelque chose ou non des négociations en cours entre Rome et la Chine, dont un des points les plus délicats est précisément celui de la nomination des évêques.
Lors de sa visite à Taïwan, le 7 septembre dernier, le jour même de la mort de Mgr Zhu, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, avait déclaré qu’»Il n’existe pas deux Églises différentes, l’une fidèle au pape et l’autre soumise au gouvernement, mais deux communautés désireuses, ensemble, de vivre en pleine communion avec le successeur de Pierre». Lors d’un entretien récent avec l’Avvenire, journal de l’épiscopat italien, le cardinal avait souhaité que soient trouvées des solutions réalistes pour un accord entre la Chine et le Saint-Siège, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1951. (cath.ch-apic/imedia/mp)