Canonisation de Mère Teresa: Messe d’action de grâce à Notre-Dame de Lausanne
La Basilique Notre-Dame de Lausanne a fait le plein, jeudi 8 septembre 2016, lors de la messe d’action de grâce pour la canonisation de Sainte Teresa de Calcutta, présidée par l’abbé Christophe Godel, vicaire épiscopal.
En introduction, l’abbé Godel a souligné qu’il y avait de nombreuses raisons de se réjouir. Le 8 septembre est en effet la fête de la Nativité de la Vierge Marie, à qui la cathédrale de Lausanne est consacrée, qui est patronne de la ville, du canton de Vaud et du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg.
Cette célébration était également l’occasion de rendre grâce pour la canonisation, quatre jours plus tôt, de Mère Teresa, qui est passée à Lausanne et qui est toujours présente à travers la Communauté des Missionnaires de la Charité.
L’abbé Godel s’est dit heureux d’accueillir une délégation de la Fraternité Eucharistein, qui a Mère Teresa comme sainte patronne et qui a animé la messe par ses chants. Enfin, c’est ce 8 septembre que la nouvelle communauté des sœurs de Saint-Maurice a été officiellement accueillie à Lausanne. Les quatre sœurs s’occuperont du service d’entraide et animeront les laudes, avant la messe en semaine de 9h.
Nouvelle communauté des sœurs de Saint-Maurice
Sœur Gladys, responsable de cette nouvelle communauté, a mis en avant trois mots: la naissance – ou nativité – puisque le 8 septembre est la fête de la Nativité de Marie et la naissance de la communauté de Lausanne; la joie d’avoir été appelées, envoyées, attendues et désirées; le service, à l’image de Marie, humble servante du Seigneur. Elle a rajouté un quatrième mot: «merci, à chacun, chacune, un merci adressé au Père, dont l’amour ne fait jamais défaut».
Pour l’homélie, le Père Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein et qui a passé de nombreux mois à Calcutta aux côtés de Mère Teresa, a raconté la nouvelle sainte à travers de multiples anecdotes. Il a notamment souligné les paroles du pape François, lors de la messe de canonisation: «Il va être difficile pour moi, et sans doute pour vous, de dire maintenant sainte Teresa de Calcutta, parce qu’elle restera toujours Mère Teresa dans nos cœurs!»
«La ›folle’ de Calcutta»
Dans les années 1950, Mère Teresa envoie une de ses sœurs dans une autre communauté religieuse, pour se former. «Vous venez de Calcutta… Est-ce que vous connaissez ›la folle’?» Voilà comment la sainte des bidonvilles était perçue à ses débuts. Car le fait de quitter l’enseignement pour plonger dans le monde de la pauvreté n’a pas été exempt de reproches, même dans le milieu religieux. C’est ce qu’a expliqué, en ce 8 septembre 2016, le Père Nicolas Buttet dans son homélie en la Basilique Notre-Dame de Lausanne.
Durant 18 mois, il a côtoyé Mère Teresa à Calcutta, soulignant le oui sans condition donnée par la religieuse à Jésus l’appelant à se mettre au service des plus pauvres. Déterminée, souriante, humble, elle a marqué son entourage. Ainsi, au moment où elle a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1979, elle accrocha, dès son retour d’Oslo, sa médaille sur une statue de la Vierge Marie dans la chapelle des sœurs à Calcutta.
L’expansion de sa communauté, elle la vécut avec confiance, parlant des «620 tabernacles» ouverts dans le monde, comme autant de lieux d’implantation des Missionnaires de la Charité. Et lorsqu’on la félicitait pour avoir rencontré la princesse Diana, elle répondait: «Je n’ai pas vu une princesse, mais la pauvre Diana», tant elle avait repéré combien la pauvreté n’était pas uniquement matérielle. Et lorsqu’elle assistait un mourant, avec qui elle avait prié en ses derniers instants, indique le Père Buttet, elle pouvait se relever et dire: «Il a eu son ticket pour le ciel».
Son oui au Christ, elle l’a vécu jusqu’au bout. Même après une journée de travail sans relâche dans les bidonvilles, elle pouvait se retirer et prier devant le saint-sacrement, comme en dialogue d’amour, profond et intime. Et «pleurer de bonheur» pour la mission qu’elle remplissait. (cath.ch-apic/os/ecvd/bl/be)