Chemin Neuf: nouvelle direction
72 délégués participent du 8 au 21 août 2016 au chapitre capitulaire de la communauté du Chemin Neuf. Réunis à Hautecombe (Savoie), ils éliront un nouveau responsable pour succéder au Père Laurent Fabre. En Suisse, le chapitre ne devrait pas amener de changements majeurs.
En soi, le chapitre capitulaire du Chemin Neuf n’est pas un événement ordinaire. Il se tient tous les sept ans et ses décisions influencent la communauté dans son ensemble. Mais cette année, il est encore un peu plus exceptionnel puisque les délégués choisiront un nouveau responsable pour succéder au Père Laurent Fabre qui tient les rênes de la communauté depuis 1973.
«L’heure est venue»
«Il me semble aujourd’hui que l’heure est venue», confiait-il dans une récente interview accordée au quotidien français La Croix. «Cela fait déjà deux chapitres, soit quatorze ans, que je pensais à renoncer à ma charge. En 2009, nous étions en train de changer de statut canonique et à Rome on m’a conseillé de rester pour accompagner cette transition».
Il cède à son successeur l’autorité sur une communauté «dans l’ensemble très paisible» qui n’a pas connu de crise majeure depuis 1996. Au lendemain du chapitre de 1995, cinq membres responsables avaient en effet claqué la porte de cette communauté issue du Renouveau charismatique. «Certains parlaient de ‘crise de pouvoir’, d’autres de ‘crise œcuménique’, d’autres étaient sensibles à certaines polémiques qui visaient globalement les communautés nouvelles, explique le Père Laurent Fabre. En fait, comme souvent dans l’histoire de l’Église, les questions de pouvoir et de personnes étaient bien réelles. Je regrette d’avoir tardé dans certaines prises de décision. Il fallait trancher dans le vif et expliquer pourquoi… j’ai trop hésité», reconnaît-il.
Gérer la croissance
Quel profil devrait avoir le nouveau responsable pour diriger cette communauté de 1’800 membres, hommes et femmes, religieux et laïc? «Ce doit être un homme d’unité, de réconciliation, d’écoute et de décision. Un homme qui soit, surtout, disponible à l’Esprit Saint», soutient le Père Antoine Cousin, membre du Conseil international du Chemin Neuf.
Au-delà de cette élection, les délégués sont appelés à «discerner les appels pour les années à venir». Parmi les enjeux: la gestion de la croissance de la communauté. «Le nombre de novices a plutôt tendance à augmenter, assure le Père Laurent Fabre. Chaque année, 20 à 25 jeunes entrent dans la communauté, pensant être appelés au célibat consacré. Pour les couples, c’est plus difficile à compter, car ils n’ont pas un temps de noviciat fixe. Mais ce sont eux les plus nombreux. Et les Français ne sont plus la majorité».
En Suisse: continuité
En ce qui concerne la communauté en Suisse, ce chapitre ne devrait pas apporter de changement majeur. «Nos fondations en Suisse sont récentes. Nous sommes dans une période d’enracinement, explique le Père Antoine Cousin, qui assure le lien entre les communautés suisses et le conseil international du Chemin Neuf. Certes, il est difficile d’établir des pronostics, mais je pense qu’en Suisse le temps n’est pas aux grands bouleversements. Il est plutôt à la continuité de ce qui a été commencé il y a quatre ans». Et le Père Antoine Cousin de rappeler la grande échéance qui attend la communauté responsable du Ranft: la commémoration des 600 ans de la naissance de saint Nicolas de Flüe, en 2017.
Le Chemin Neuf en Suisse
A la demande des évêques suisses, la communauté du Chemin Neuf assure depuis 2012 la gestion et l’animation du Salesianum, un foyer qui accueille une centaine d’étudiants à Fribourg. Depuis 2012 également, elle est présente au couvent de Béthanie à St Niklausen, dans le canton d’Obwald. Avec les Sœurs dominicaines, des membres du Chemin Neuf sont responsables de la maison d’accueil du couvent. En 2014 enfin, la paroisse de Sachseln (OW) a demandé à la Communauté du Chemin Neuf de prendre en charge l’accueil et les divers services du Ranft, le lieu d’ermitage de saint Nicolas de Flüe. (cath.ch-apic/pp)