Jusqu’où ira la Commission d’études sur le diaconat féminin?
Le pape François a annoncé, le 2 août 2016, l’institution d’une Commission d’études sur le diaconat féminin, répondant à la requête des religieuses de l’Union internationale des supérieures générales de congrégations (UISG). Le pape s’attaque à un sujet délicat, qui a régulièrement fait l’objet de débats passionnés dans l’Eglise. Si, officiellement, le Saint-Siège précise que la commission étudiera la question «surtout au regard des premiers temps de l’Eglise», sa réflexion pourrait en réalité aller plus loin.
Présidée par le jésuite espagnol Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, la Commission d’étude sur le diaconat féminin est composée de 12 membres, six hommes et six femmes, dont six prêtres, deux religieuses et quatre expertes laïques. En 2003, la Commission théologique internationale (CTI) avait déjà étudié le sujet et exclu la possibilité d’ordonner des femmes diacres.
La porte ouverte de la CTI
Parmi les membres choisis, figure par exemple Phyllis Zagano, une laïque américaine qui défend depuis des décennies le diaconat des femmes. Interpelée par I.MEDIA, elle explique qu’en réalité, la CTI, en 2003, aurait laissé la porte ouverte à une réflexion ultérieure: «le document d’étude a dit que les ›diaconesses’ dans l’histoire n’étaient pas semblables aux diacres actuels. Il expliquait ensuite que le magistère distingue clairement le sacerdoce et le diaconat. Enfin, il concluait en assurant que la question est de l’ordre du ministère du discernement que le Seigneur a laissé à son Eglise. Le discernement inclue cette commission». L’enseignante à la Hofstra University de New York explique aussi envisager que l’ordination de femmes diacres se décide au niveau local, par l’intermédiaire des conférences épiscopales.
Interrogée par ReligionNews le 3 août, l’experte américaine précisait que le travail de la commission commencerait en septembre, et restait cependant prudente sur sa finalité: «Je ne sais pas ce que la commission va trouver; Je ne veux pas susciter des espoirs dans un sens ou dans un autre. La chose importante est qu’il s’agit d’un sujet que toute l’Eglise doit aborder, et elle va le faire». (cath.ch-apic/imedia/bl/pp)