La Fête nationale suisse est pour certains l'occasion de remercier Dieu (Photo:Elliott Brown/Flickr/CC BY-SA 2.0)
Suisse

«Dieu est partout, même au 1er août»

A Sarnen, dans le canton d’Obwald, le 1er août ne rime pas seulement avec bière et feux d’artifice, mais aussi avec spiritualité. Le pasteur réformé local, Hans Winkler, explique pourquoi il célèbre un culte au milieu des festivités.

Qu’est-ce que Dieu a à faire avec le 1er août?

Hans Winkler: Dieu est partout, même au 1er août. Le devoir des Eglises est de communiquer aux hommes la Bonne nouvelle dans leur quotidien. De quel jour il s’agit, cela importe peu.

Le fait que les églises se vident n’est-il pas un signe que les hommes ne veulent pas écouter cet Evangile?

Le fait que les églises soient plus vides aujourd’hui qu’il y a 60 ans est inutilement dramatisé. La société a changé, c’est normal. Les Eglises ont elle aussi évolué en conséquence- elles offrent aujourd’hui plus que des cultes. Notre tâche reste néanmoins la même: celle d’annoncer l’Evangile. Qui le fera si ce n’est nous?

Comment articulez-vous l’Evangile en plein coeur de la Fête nationale?

Dans la prédication de cette année, je mets l’accent sur la mémoire de nos ancêtres, à qui nous devons la fondation de notre pays et notre prospérité actuelle. C’est uniquement grâce à eux que nous avons une fête nationale. Du moment que Dieu est le créateur de toutes choses, nous le remercions et nous souvenons que tout ne va pas de soi.

Les Suisses manquent-ils tant de reconnaissance?

Je ne dirais pas ça. Mais on oublie vite, les choses nous deviennent rapidement normales. Il nous faut toujours retrouver cette conscience de ce que nous avons, reconnaître que c’est grâce à Dieu et lui faire confiance.

Dans une nation, l’on peut se fier à beaucoup de gens. Pourquoi devrions-nous faire confiance à Dieu?

Nous n’avons pas de contrôle sur tout. Beaucoup de choses se produisent sans notre intervention. Cela me rappelle l’histoire d’Abraham, dans le premier livre de l’Ancien Testament qui a été envoyé par Dieu vers la Terre promise. Il n’était pas seul, mais ne savait pas ce que l’avenir lui réservait. Sa communauté et lui se sont fiés à Dieu, et ils partirent dans l’inconnu. Ils ont mis leurs vies entre Ses mains.

Devrions-nous faire de même aujourd’hui?

Rien n’est absolument certain, ni stable. Aucun homme ne peut se fier uniquement à lui-même. L’être humain a besoin de confiance et de sécurité. La situation du monde actuel sur le plan politique et économique est critique et incertaine. Nous ne pouvons que prier pour le futur et avoir confiance en Dieu. Et bien sûr nous soutenir les uns les autres.

Les habitants de Sarnen se soutiennent-ils les uns les autres?

Presque tous les habitants sont catholiques et aiment leurs traditions. Cela témoigne peut-être de leur solidarité. La célébration fait simplement partie de la fête.

La forte affluence n’est donc pas liée à l’Evangile?

Personne ne peut le savoir. Mais, je suis reconnaissant pour chaque personne qui retient quelque chose pour lui-même de ce qui a été dit. Ce qui motive les gens à venir n’a pas d’importance. Je me réjouis simplement de leur présence. (cath.ch-apic/kath/ft/rz)

La Fête nationale suisse est pour certains l'occasion de remercier Dieu
1 août 2016 | 15:44
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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