Les évêques polonais refusent la communion aux divorcés remariés
Mgr Stanislaw Gadecki, président de la Conférence des évêques polonais, a affirmé, le 27 juillet 2016, que l’Eglise dans le pays refuserait d’accorder la communion aux divorcés remariés, en dépit des jalons posés en ce sens par le pape François dans son exhortation apostolique post synodale Amoris laetitia.
Les déclarations de l’archevêque de Poznan, à l’ouest de la Pologne, sont survenues quelques heures après l’arrivée du pape François à Cracovie, dans le cadre des 31e Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Cette simultanéité éclaire les tensions existant entre le pontife argentin et la hiérarchie ecclésiastique en Pologne, note le quotidien catholique britannique The Tablet. «La question de la communion pour les divorcés remariés ne peut pas être résolue dans un confessionnal en deux minutes ou même en quelques années», a affirmé Mgr Gadecki. «Les prêtres et les laïcs doivent être dans la même démarche, sachant que si un mariage a été conclu de façon valide, il n’y a aucune raison pour que les divorcés remariés bénéficient de la communion», a-t-il ajouté.
L’archevêque a cité le document de Jean Paul II sur la famille, qui exclut que les personnes divorcées remariées puissent recevoir l’eucharistie. Le prélat polonais a également rappelé que le texte du pape François –rédigé à l’issue de deux synodes- avait pris en compte les recommandations de la délégation polonaise. Ces dernières, a souligné Mgr Gadecki, «réaffirmaient que nous ne pouvons pas délibérément outrepasser les préceptes du Christ concernant le divorce».
Lignes divergentes sur les réfugiés
Dans son exhortation apostolique, le pontife, tout en réaffirmant la doctrine de l’Eglise en matière familiale, plaide pour une forme de souplesse par rapport aux personnes divorcées remariées, rappelant que «personne ne peut être condamné définitivement, parce que ce n’est pas la logique des Evangiles».
L’archevêque a en outre relevé le souhait du pape François de laisser aux Eglises locales la possibilité d’effectuer leur propre travail de discernement. «Le pape parle de décentralisation, concernant la liberté pour les conférences épiscopales d’interpréter les encycliques à la lumière de leurs situations culturelles et religieuses particulières».
Lors de sa rencontre avec les évêques de Pologne, à Cracovie, le pape François a plaidé en faveur de l’accueil des réfugiés, un autre point litigieux entre le pontife et l’Eglise locale. Au départ réticente à cette idée, la hiérarchie ecclésiastique polonaise s’est cependant récemment rapprochée de la ligne de Rome. (cath.ch-apic/tab/arch/rz)