Les rebelles prétendument «modérés» commettent des atrocités en Syrie

Présentés jusqu’à récemment par Washington, qui leur fournissait notamment des missiles antichar, comme des «rebelles modérés» affiliés à l’Armée Syrienne Libre (ASL), les militants du groupe Noureddine Al-Zinki ont décapité devant les caméras un enfant réfugié palestinien de 11 ans.

Les terroristes avaient capturé le jeune Abdallah Issa, qui vivait dans le camp de réfugiés palestinien de Handrat, au nord d’Alep. Ils l’ont torturé puis se sont moqués de lui devant un public complice. Ils ont ensuite posté cette semaine sur les réseaux sociaux la vidéo de son exécution barbare accompagnée des cris d’»Allahou Akbar» (»Dieu est plus grand»).

Pas seulement les terroristes de Daech ou d’al-Nosra

Les parrains des groupes rebelles syriens présentés comme «modérés», notamment par la majorité des chancelleries occidentales, prétendent que ce genre de pratique est uniquement le fait des terroristes de Daech, l’Etat islamique (EI), ou du Front al-Nosra, la branche locale d’al-Qaïda. Ces «modérés» appartenant à l’ASL n’ont dans les faits rien à envier aux groupes désignés comme terroristes, notent les habitants des quartiers loyalistes d’Alep, qui sont bombardés quotidiennement par ces rebelles.

Le groupe Noureddine Al-Zinki est soutenu par la Turquie, les Etats-Unis, le Qatar et l’Arabie saoudite, relève l’agence de presse catholique AsiaNews, basée à Rome. Les tortionnaires du jeune Abdallah Issa l’ont accusé de faire partie du bataillon al-Qods (Liwa Al Qods), partisan du président syrien Bachar al-Assad.

Décapitation d’un enfant placée sur les réseaux sociaux

Les responsables de ce groupe dit «modéré» ont affirmé sur les réseaux sociaux que cette exécution serait une «violation non représentative» de la façon générale dont le groupe opère. Ils ont affirmé avoir mis sur pied une «commission d’enquête judiciaire» pour éclaircir ces faits.

L’exécution de cet enfant placée sur les réseaux sociaux fait grand bruit en Syrie, d’autant plus que le groupe Noureddine Al-Zinki est assis à la table des négociations sur la paix en Syrie, relève pour sa part l’agence de presse catholique autrichienne Kathpress.

Selon la fondation œcuménique «Pro Oriente» basée à Vienne, qui cite le 24 juillet le Père franciscain Ibrahim Al-Sabagh, les rebelles ont tiré en un seul jour 250 obus sur les quartiers occidentaux d’Alep contrôlés par le gouvernement, où vivent la plupart des chrétiens restés dans la métropole du nord de la Syrie.

Alep vit actuellement «les pires moments de son histoire»

Selon le religieux, Alep, qui a perdu les deux tiers de sa population chrétienne partie chercher refuge ailleurs, vit actuellement «les pires moments de son histoire». «Les gens sont désespérés et nombre d’entre eux prient jour en nuit», précise-t-il. Mais les chrétiens vivant dans les quartiers sous contrôle de l’armée ont au moins le droit de vivre leur foi et de pratiquer leur religion, ce qui n’est pas le cas dans les quartiers occupés par les rebelles, souligne-t-il.

A ses yeux, il est presque impossible d’identifier exactement les différents groupes rebelles, «mais celui qui bombarde les habitations, les églises, les écoles et les hôpitaux n’est pas un ‘rebelle modéré’!»

Le religieux franciscain demande une fois encore que les chancelleries occidentales agissent pour que soient fermées les frontières qui permettent le passage des armes et des combattants étrangers en Syrie. (cath.ch-apic/asianews/kathpress/be)

Syrie Les terroristes de Daech ont détruit le monastère de Mar Elian, à Qaryatayn
24 juillet 2016 | 18:48
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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