«Devenir diacre, c’est rendre humblement quelque chose à la Suisse»

Le 21 août prochain, le Vietnamien d’origine Phillipe Do sera ordonné diacre permanent pour l’Unité pastorale La Venoge-L’Aubonne (VD). Marié à Mai et père de quatre enfants, il a quitté son pays natal en 1978 pour s’établir en Suisse, sa «deuxième patrie». Rencontre.

D’où venez-vous?

Je suis d’origine vietnamienne et j’ai quitté mon pays en 1978 à l’âge de 22 ans. J’ai trouvé refuge en Suisse où j’ai aussi rencontré mon épouse Mai. Nous nous sommes mariés à Fribourg en 1986 et nous avons eu quatre enfants qui sont tous nés dans ce canton. Nous avons quitté Fribourg à cause de mon emploi à Genève et après plusieurs déménagements, nous nous sommes installés en 2004 à Aubonne.

La Suisse est donc devenue votre deuxième patrie?

Exactement! J’ai vécu plus de la moitié de ma vie en Suisse. Je ne pourrai jamais oublier tout ce que j’ai reçu de la Suisse et je le rappelle aux enfants. Devenir diacre, c’est servir le peuple de Dieu et rendre humblement quelque chose à la Suisse. Cela montre aussi que nous nous sommes bien intégrés dans la vie locale. J’ai un passeport suisse depuis 1992.

«Dieu va me donner la force intérieure dont j’ai besoin pour être encore plus au service de mes frères»

Quels changements l’ordination diaconale va-t-elle apporter dans votre vie?

Ce n’est pas grâce à l’ordination que je vivrai mieux. Mais je suis convaincu qu’avec l’ordination, Dieu va me donner la force intérieure dont j’ai besoin pour être encore plus au service de mes frères et de l’Église. Je me réjouis de cette ordination qui me permettra de réaliser cette mission de service, en obéissant de mon plein gré et en toute liberté.

Qu’est-ce que la miséricorde signifie pour vous?

La miséricorde de Dieu reste un mystère, c’est un don divin qui est inexplicable. Durant toute notre vie, nous avons toujours besoin de recevoir la miséricorde de Dieu car nous sommes de pauvres pécheurs. La prière du Notre Père nous rappelle aussi que si nous sommes pardonnés, nous devons aussi pardonner, même si c’est difficile. C’est aussi une rencontre personnelle de chacun avec Dieu, qui nous permet de rencontrer plus facilement nos prochains à travers la famille, les collègues de travail ou les réfugiés.

Que représente la famille à vos yeux?

Le lieu de base de la vie de tout chrétien. C’est là que l’enfant apprend à vivre en chrétien. C’est aussi là que se vivent la réconciliation, le mariage et la communion grâce à l’amour du Christ et à la parole de Dieu vécue. Dans ma culture vietnamienne, la famille ne se compose pas seulement des parents et des enfants mais elle est formée aussi des grands-parents, des nièces… Dans un sens plus large, la communauté chrétienne est ma deuxième famille.