Le parlement irlandais rejette un projet de loi légalisant l'avortement en cas de malformation du fœtus.
Par 95 voix contre 45, les députés irlandais ont rejeté, le 7 juillet 2016, le projet de loi légalisant l’avortement en cas de malformation grave du fœtus.
Les parlementaires irlandais ont suivi l’avis du premier ministre Enda Kenny en votant, le 7 juillet, massivement contre le projet de loi légalisant l’avortement en cas de malformation grave du fœtus. 45 députés ont voté en faveur du texte et 95 contre. Trois ministres du gouvernement soutenaient le projet de loi.
L’avortement est illégal en Irlande
L’avortement est illégal en Irlande, même en cas de viol ou de risque pour la santé de la mère ou, ce sera donc toujours le cas, lorsque le fœtus présente une malformation grave ou mortelle. La loi autorise l’interruption volontaire de grossesse (IVG) seulement dans le cas où la vie de la mère est en danger. Le 8e amendement de la Constitution irlandaise considère que le l’enfant à naître dispose d’un droit de vie égal à celui de la mère. Actuellement, une femme pratiquant une IVG est passible, selon la loi, de 14 ans de prison.
En juin, le comité des droits de ‘homme de l’ONU avait demandé à l’Irlande de modifier sa législation sur l’avortement suite au cas d’une femme empêchée d’avorter malgré la malformation mortelle dont souffrait le fœtus.
L’avortement est un sujet tabou en Irlande. Le planning familial irlandais fait état, pour l’année 2014, de 3’735 avortements pratiqués par des irlandaises à l’étranger, au Pays de Galles et en Grande-Bretagne, en particulier. Le coût élevé, 1’600 francs suisses en moyenne, interdit aux femmes issues des classes défavorisées de pouvoir aller avorter à l’étranger. Une loi datant de 1995 sur la réglementation interdit d’encourager ou de promouvoir l’avortement. En 2014, une femme enceinte en état de mort cérébrale a été maintenue en vie artificiellement près d’un mois, pour tenter de mener sa grossesse à terme.
Les mouvements pro-avortement ne désarment cependant pas. Le parlement doit débattre prochainement d’un autre projet de loi sur la tenue d’un référendum sur l’IVG. La pression de l’opinion publique pour un changement de législation sur l’avortement va croissant dans le pays. (cath.ch-apic/ag/bh)