Francesca Chaouqui, ancienne membre de la Commission sur l'organisation des structures économiques et administratives du Saint-Siège (COSEA) (Photo: Twitter)
Vatican

Vatileaks: Le plaidoyer larmoyant de Francesca Chaouqui

Huit mois après la première audience, le procès «Vatileaks 2» arrive à son terme. La matinée du 7 juillet 2016 a été consacrée à une dernière audition des principaux accusés. Cependant, seule l’Italienne Francesca Chaouqui, experte en communication et ancienne collaboratrice de la commission d’étude sur la réforme financière et administrative du Vatican (COSEA), a souhaité parler. Dans un plaidoyer larmoyant, elle a de nouveau clamé son innocence et demandé pardon au Tribunal du Vatican pour son comportement.

Elle demande pardon au Tribunal du Vatican

Habituée aux coups d’éclats, Francesca Chaouqui a donc été la seule des cinq accusés à souhaiter faire une dernière déclaration, avant le délibéré des juges. Avec Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, ancien secrétaire de la COSEA, elle est accusée d’avoir transmis des documents confidentiels à deux journalistes italiens, auteurs de best-seller sur les finances du petit Etat.

Venue accompagnée de son mari et de son nouveau-né Pietro – restés à l’extérieur de la salle d’audiences – la consultante en communication a fait un long monologue décousu, entrecoupé de sanglots, ont rapporté les journalistes présents sur place. Elle a de nouveau clamé son innocence, reportant l’entière responsabilité sur Mgr Vallejo Balda.

Affirmation «calomnieuses»

Elle a aussi présenté ses «excuses» à la Cour pour avoir exprimé parfois «une pensée que je devais taire». «Malheureusement, c’est l’un de mes défauts: parler quand je devrais me taire, a-t-elle ajouté. Je suis orgueilleuse, colérique, je fais beaucoup d’erreurs, mais j’estime cette Cour et cet Etat. C’est pourquoi je me suis toujours présentée au procès, en dépit de ma grossesse». En mai dernier, Francesca Chaouqui s’était dite victime d’une «machination», et avait chargé le substitut de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Angelo Becciu. Des affirmations «calomnieuses» et «passibles de poursuite», avait réagi le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.

La voix entrecoupée de sanglots, Francesca Chaouqui a aussi regretté qu’on ait requis contre elle «la peine la plus haute», comme si elle avait «tout construit toute seule», à savoir trois ans et neuf mois de réclusion. «Si la Cour devait demander à l’Italie d’appliquer le jugement, moi et mon fils nous passerions ses premières années de vie en prison», s’est-elle inquiétée. L’experte en communication a aussi justifié sa présence importante sur les plateaux télévisés ces derniers mois: «Je devais défendre mon image de femme, de mère, de professionnelle, d’être humain», face aux «mensonges» de Mgr Vallejo Balda qui aurait risqué de «détruire» sa famille. (cath.ch-apic/imedia/bl/be)

Francesca Chaouqui, ancienne membre de la Commission sur l'organisation des structures économiques et administratives du Saint-Siège (COSEA)
7 juillet 2016 | 17:42
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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